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Nigeria

Le Mend réplique à l'offre d'amnistie du président

par  RFI

Article publié le 27/06/2009 Dernière mise à jour le 27/06/2009 à 10:18 TU

Des rebelles du Mend préparant une attaque, dans le delta du Niger, le 17 septembre 2008.(Photo : AFP)

Des rebelles du Mend préparant une attaque, dans le delta du Niger, le 17 septembre 2008.
(Photo : AFP)

Un porte-parole du Mend, un des groupes rebelles actifs dans le delta du Niger, réagit au micro de RFI à la proposition d'amnistie offerte jeudi 25 juin par le président. Selon les autorités, la période de grâce de 60 jours entrera en vigueur le 6 août et s'achèvera le 4 octobre pour tous ceux qui déposeront les armes et renonceront au militantisme. Pendant cette période, les forces de sécurité nigériannes devraient observer un cessez-le-feu. Les autorités nigériannes se sont également engagées à libérer Henry Okah qui est considéré comme le leader du Mend. Le but de cette offre d'amnistie est évidemment de mettre un terme à l'instabilité dans la zone pétrolifère du Delta.

Quelques heures après l'offre du président Yar'Adua ; RFI a joint le porte-parole du Mend, le Mouvement d'émancipation du delta du Niger. L'homme se fait appeler Tom et voici sa réaction à la proposition d'amnistie : « Le Mend ne répondra directement, car tout d'abord, le Mend ne pense pas que l'offre du président s'adresse à lui, mais aux groupes criminels. Les gangs armés, les braqueurs de banque, les violeurs, ceux qui commettent des kidnappings pour avoir de l'argent. Le président aurait dû aborder les problèmes de fond pour lesquels les combattants de la liberté ont pris les armes ».

« L'un de ces problèmes, poursuit le porte-parole du Mend, c'est le contrôle et la répartition de nos ressources. Nous réclamons entre autres un fédéralisme fiscal. Le président ne mentionne pas non plus la force militaire conjointe déployée dans le delta. Il ne dit pas si elle va être retirée et si des mesures seront prises pour punir les membres de cette forces qui ont commis de nombreuses atrocités dans la région. Touites ces questions n'ont pas été évoquées, c'est pour cela que nous ne pensons pas que cette offre s'adresse à nous et le Mend n'y répondra pas officiellement ».

RFI : Pour l'heure, le Mend estime qu'il n'est pas concerné par cette offre d'amnistie car elle ne prend pas en compte les problèmes de la région. Mais est il déjà engagé dans des discussions avec le gouvernement ?

Porte-parole du Mend : « Nous n'avons pas encore commencé les discussions directes avec le gouvernement. S'il veut discuter, il doit s'adresser en premier lieu à Henry Okah. Si Henry Okah est relâché, s'il nous rejoint et s'il nous demande de déposer les armes alors oui, nous prendrons cette demande en considération. Car nous le respectons en tant que leader. Ils doivent donc d'abord parler avec lui. Nous les combattants nous sommes dans l'attente, et nous faisons ce que nous avons à faire pour mettre la pression sur le gouvernement. Nous sabotons l'économie en faisant en sorte que les exportations de pétrole et de gaz tombent à zéro. C'est cela qui fait que le gouvernement nous prend au sérieux. Comme vous le savez, la plupart des dirigeants africains, des despotes africains ne comprennent pas le dialogue. Donc nous les combattants de terrain nous n'avons pas d'autre choix que l'usage de la force. Si le gouvernement veut discuter il doit le faire avec Henry Okah qui est actuellement en détention ».