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Nigeria

Rebelles et gouvernement campent sur leurs positions

par  RFI

Article publié le 28/06/2009 Dernière mise à jour le 28/06/2009 à 12:19 TU

Difficile de dire si la fin du conflit dans le delta du Niger, au sud du pays, est envisageable dans les mois qui viennent. Côté autorités, proposition a été faite aux rebelles de rendre les armes contre l'amnistie. Mais côté rebelles, plusieurs groupes ont déjà donné leur accord sur le principe sauf le Mend, le principal groupe qui exige avant tout la libération de son leader, Henry Okah.

Des rebelles du principal groupe armé du Mouvement d'émancipation du delta du Niger (Mend), qui refuse de signer l'accord d'amnistie et réclame la libération de son leader Henry Okah.(Photo : AFP)

Des rebelles du principal groupe armé du Mouvement d'émancipation du delta du Niger (Mend), qui refuse de signer l'accord d'amnistie et réclame la libération de son leader Henry Okah.
(Photo : AFP)

L’offre d’amnistie du gouvernement fédéral s’adresse, non seulement aux militants opérant dans le delta du Niger, mais également aux personnes qui, d’une manière ou d’une autre, leur a apporté du soutien. Il s’agit des personnes dont le gouvernement dit avoir retrouvé les noms, dans des documents saisis pendant l’offensive contre les camps rebelles, le mois dernier.

Le gouvernement ne s’oppose pas à la libération d’Henri Okah, mais dit devoir prendre en compte l’avis de l’Angola et de la Guinée équatoriale, deux pays qui ont des griefs contre le chef du mouvement rebelle. Un émissaire du président se rendra dans ces pays, pour discuter du cas Henri Okah.

Ensuite, comme préalable à sa libération, il devra d’abord accepter les termes de l’amnistie. C’est exactement le contraire de ce qu’exige le Mend en ce moment. Pour le mouvement, il s’agit de ne pas perdre de vue les problèmes de fond qui ont conduit à la prise des armes et la libération de son leader est en tout cas un préalable aux négociations.

En tout état de cause, le processus gouvernemental de sortie de crise prévoit une période de deux mois, à partir du 6 août prochain. Il est prévu trois étapes : l’acceptation officielle de l’offre d’amnistie, ensuite, la reddition des armes dans les centres de collecte et enfin, la réhabilitation des ex-combattants.

Cette réhabilitation sera coordonnée par le ministère du delta du Niger et devrait coûter un peu plus de 300 millions de dollars.

Daniel Bach

Chercheur au CNRS et spécialiste du Nigeria

« Cette offre, de toute façon ne comporte aucune solution politique. C’est une manière de créer peut-être une trêve. »

28/06/2009 par Cyril Bensimon