par RFI
Article publié le 01/07/2009 Dernière mise à jour le 01/07/2009 à 12:08 TU
Des proches et des amis des passagers de l’Airbus A310 de la compagnie Yemenia à l'aéroport de Marseille Provence, le 30 juin.
(Photo : Reuters)
« J’ai voyagé une fois avec cette compagnie. Là où j’étais assis, la ceinture ne tenait pas, il n’y avait pas de gilet de sauvetage, je me suis juré de plus reprendre cette compagnie ».
Si une jeune passagère a été retrouvée vivante, cela signifie qu'on exclut toute explosion en vol. Et selon toute évidence, l’avion a touché l’eau avec une vitesse d’approche d’amerrissage. Parmi les causes possibles, l’environnement météo pas facile en cette période avec des nuages bas et un vent fort qui souffle depuis plusieurs jours dans cette région de l’archipel des Comores.
De plus, la piste d’atterrissage se situe le long de la mer et les rafales de vent de près de 70 km/h n’ont pas facilité les choses. Le pilote de cet avion en était apparemment à sa deuxième tentative lorsque l’accident est survenu.
Hypothèses
Autre cause évoquée, l’avion n’est pas tout jeune. Pourtant 200 avions de 20 ans d’âge volent toujours et l’A310 est considéré par les spécialistes comme un avion sûr et qui a fait ses preuves.
Enfin, des questions se portent sur la compagnie Yemenia. Et comme l’a indiqué le secrétaire d’Etat français aux Transports, Dominique Bussereau, Yemenia avait été « exclu du sol national » pour « irrégularités », il y a quelques années. Ce qui ne veut pas pour autant dire que l’avion n’était pas en capacité de voler au moment de l’accident.
Météo ? Vétusté de l’avion ? Erreur humaine ? Peut-être le cumul de tous ces facteurs. Une fois encore, les enquêteurs espèrent éclaircir les circonstances de cet accident, et faire le tri parmi toutes ces hypothèses, grâce aux boites noires. L’une d’entre a déjà été localisée le 30 juin, affirme Alain Joyandet, le secrétaire d’Etat français à la coopération. Les opérations pour la récupérer commenceront ce mercredi.
Le gouvernement yéménite tente de convaincre du bon état de l'avion |
Avec notre correspondant à Saana, François-Xavier Trégan Les autorités yéménites ne ménagent pas leurs efforts pour convaincre du bon état de la flotte nationale. Le porte-parole de l’aviation civile, Mohammad Abdel Kader, et le ministre du Transport, Khaled al-Wazir, ont rappelé que l’Airbus A310 avait passé avec succès un contrôle technique complet il y a moins de deux mois sous la supervision d’un ingénieur d’Airbus. Mais le curriculum vitae de cet A310 laisse beaucoup d’observateurs perplexes. L’avion avait été épinglé pour défaut par l’aviation civile française et européenne en 2007 et depuis interdit de vol en France. La compagnie Yemenia est de fait placée sous le contrôle renforcé des autorités françaises. Mais un ingénieur de la compagnie aérienne yéménite, sous couvert de l’anonymat, a rappelé que ce même avion avait assuré la liaison Saana à Londres il y a quelques jours à peine et qu'il regagnait fréquemment plusieurs destinations en Europe. De fait, la compagnie Yemenia se retrouve aujourd’hui aussi piégée par sa triste réputation commerciale : attentes interminables et retards, transit inconfortable, surbooking, sièges brinquebalants ou ceintures de sécurité défectueuses. Autant d'éléments qui peuvent nourrir des tensions entre les équipages et les passagers. |
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