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Niger

Tandja inquiète la communauté internationale

par  RFI

Article publié le 01/07/2009 Dernière mise à jour le 01/07/2009 à 04:22 TU

Le chef de l'opposition, Mahamadou Issoufou, a été arrêté mardi 30 juin au soir pour être entendu avant d'être finalement relâché.(Photo : AFP)

Le chef de l'opposition, Mahamadou Issoufou, a été arrêté mardi 30 juin au soir pour être entendu avant d'être finalement relâché.
(Photo : AFP)

La décision du président Mamadou Tandja, lundi, de dissoudre la Cour constitutionnelle qui s’était opposée à son projet de référendum pour se maintenir au pouvoir a suscité l'inquiétude de la communauté internationale qui redoute un possible recul de la démocratie dans ce pays. La communauté internationale commence timidement à sortir de son silence sur le dossier nigérien. Paris déplore « un signal négatif pour la démocratie nigérienne et la stabilité du pays ». La Commission européenne, de son côté, menace de revoir sa coopération avec Niamey.

La France avait jusque-là choisi la ligne de la diplomatie discrète : faire passer les messages à l’entourage du président Tandja pour lui faire savoir que ses partenaires français, mais aussi européens seraient très regardant sur le respect de la Constitution, et sur les conséquences d’une éventuelle violation de la loi fondamentale.

Cette fois, avec la dissolution de la Cour constitutionnelle, la ligne rouge vient d’être franchie, selon un diplomate français. Le président Tandja outrepasse ses droits en suspendant les juges constitutionnels, des juges pourtant inamovibles.

Soutien timoré

Tous les signaux d’un pouvoir d’exception se mettent en place : fermeture d’un média indépendant, arrestation d’un membre de la société civile pour incitation à la révolte. Pour Paris, le recours à l’article 53 et la dissolution de la Cour se situent en dehors du cadre constitutionnel.

Toutefois, selon un acteur de la classe politique nigérienne, le soutien de la France et de la communauté internationale est pour l’instant trop timoré, face à la tournure des événements.

L’Union africaine réunie à Syrte s’interroge encore sur la nature des décisions du président Tandja. Bruxelles menace cependant de revoir la coopération avec Niamey, quant au Nigeria, il a réédité ses menaces de couper la production électrique et de fermer les frontières.