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Birmanie / ONU

La junte refuse à Ban Ki-moon un entretien avec Aung San Suu Kyi

Article publié le 04/07/2009 Dernière mise à jour le 04/07/2009 à 16:38 TU

La junte birmane a refusé ce samedi que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, rencontre l'opposante Aung San Suu Kyi, actuellement jugée pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence. Un refus que le secrétaire général de l'ONU a qualifié de « revers » pour la communauté internationale.

Ban Ki-moon (g) le secrétaire général de Nations unies lors de sa réunion avec le chef de la junte birmane, le général Than Shwe (d), à Naypyidaw en Birmanie, le 3 juillet 2009.(Photo : Reuters)

Ban Ki-moon (g) le secrétaire général de Nations unies lors de sa réunion avec le chef de la junte birmane, le général Than Shwe (d), à Naypyidaw en Birmanie, le 3 juillet 2009.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

« Je suis profondément déçu », a lâché  le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au terme de son second entretien avec le tout puissant chef de la junte militaire birmane, le général Than Shwe.

Non seulement, son appel à un processus de réconciliation nationale s’est heurté à de très vives résistances, mais il n’a même pas pu voir Aung San Suu Kyi, ce qui aurait été le minimum acceptable pour que l’ONU ne perde pas la face. La raison avancée par le chef de la junte, Than Shwe, est qu’un procès est actuellement en cours à l’encontre d’Aung San Suu Kyi.

Un rejet total de toute tentative de médiation politique

Cette intransigeance n’est pas de bon augure, en ce qui concerne le résultat de ce procès. Aung San Suu Kyi risque entre trois et cinq ans de prison, pour n’avoir pas dénoncé la présence d’un Américain dans sa résidence.

La junte a aussi refusé l’établissement d’un bureau permanent de bons offices de l’ONU en Birmanie, signifiant son rejet total de toute tentative de médiation politique par la communauté internationale.

Nyan Win, porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie

« Le secrétaire général de l’ONU a fait de son mieux, mais il s’est heurté à un refus des généraux de mettre fin à l’impasse politique en Birmanie. Ils n’ont rien à faire de la démocratie et de la réconciliation nationale. »

04/07/2009 par Sophie Malibeaux

Le discours de Ban Ki-moon

C’est la première fois qu’un tel discours est prononcé sur le sol birman. Devant une assemblée de diplomates, de membres d’organisations humanitaires et de fonctionnaires du régime birman, Ban Ki-moon a exprimé sa profonde frustration devant l’attitude obtuse du chef de la junte, le général Than Shwe.

Il a déclaré que si le régime poursuivait sur la même voie, les élections générales de l’an prochain n’auront aucune crédibilité aux yeux de la communauté internationale. « Il faut qu’Aung San Suu Kyi soit autorisé à participer sans délai dans le processus politique », a-t-il lancé dans un brouhaha de murmures étonnés.

Au terme de cette mission, Ban Ki-moon revient les mains vides. Il n’a pu obtenir ni la libération de prisonniers politiques, ni l’engagement d’un dialogue de réconciliation, ni même le droit de s’entretenir avec Aung San Suu Kyi. Son discours de Rangoon met la junte « au pied du mur », avec un message simple : « Si vous ne faites aucun effort, personne ne peut rien pour vous aider ».