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Turquie / UE

Nabucco : Ankara espère recueillir 50% des recettes de transit du gazoduc

par  RFI

Article publié le 13/07/2009 Dernière mise à jour le 13/07/2009 à 12:22 TU

Le projet de gazoduc Nabucco avance tant bien que mal. Ce lundi, à Ankara, les cinq pays à travers lesquels passera le pipeline, à savoir la Bulgarie, la Roumanie, l'Autriche, la Hongrie et la Turquie, doivent signer un accord pour un projet qui coûtera 8 milliards d'euros. Le gazoduc, long de 3 300 kilomètres, doit, à partir de 2014, transporter 31 milliards de mètres cube de gaz par an vers l'Europe. Il sera alimenté par les pays d'Asie centrale. Longtemps hésitant, le Turkménistan s'est dit prêt vendredi 10 juillet à approvisionner Nabucco. Des questions restent cependant encore sans réponse. Parmi elles, l'attitude de la Turquie. Ankara va signer l'accord pour Nabucco mais s'intéresse dans le même temps à l'autre projet de gazoduc, South Stream, développé par le Russe Gazprom.

Tracé du gazoduc Nabucco, entre la mer Caspienne et l'Europe occidentale.(Source : Wikipedia)

Tracé du gazoduc Nabucco, entre la mer Caspienne et l'Europe occidentale.
(Source : Wikipedia)


Depuis le lancement du projet Nabucco en 2002, la Turquie négocie dur pour arriver à un accord qui lui donne satisfaction. Un objectif semble-t-il loin d'être réalisé.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan reprochait encore il y a quelques semaines à l'Union européenne de ne rien donner à Ankara. Les Turcs voulaient notamment pouvoir prélever 15% du débit du futur gazoduc. Ils ont dû y renoncer. Le gouvernement Erdogan espère désormais recueillir au moins 50% des recettes fiscales du gazoduc, soit environ 400 à 450 millions d'euros par an.

Au total donc peu de garanties ont été données à Ankara alors que près des deux tiers du gazoduc Nabucco passeront sur son territoire. Du coup Gazprom et la Russie tentent d'en profiter. Moscou vient d'offrir à la Turquie la possibilité de jouer un rôle dans son propre projet de pipeline baptisé South Stream.

Conçu pour être une alternative à Nabucco, South Stream doit relier la Russie à l'Italie. La Turquie a dit être intéressée par le projet. Gazprom fournit actuellement 60% de son gaz à Ankara. Ankara qui donnera une réponse définitive mercredi 15 juillet, soit 48 heures à peine après l'accord pour Nabucco.

Francis Perrin

Directeur de la revue « Pétrole et gaz arabes »

« La Turquie peut très bien soutenir Nabucco tout en ayant de bonnes relations avec la Russie. Il y a en effet déjà un gazoduc qui relie directement la Russie à la Turquie sous la mer Noire. »

13/07/2009 par Antoine Aubert