Article publié le 16/07/2009 Dernière mise à jour le 16/07/2009 à 09:31 TU
Charles Taylor devant la Cour pénale internationale de La Haye le 13 juillet 2009.
(Photo : Robin van Lonkhuijsen/Reuters)
L’avocat de Charles Taylor prépare le contre-interrogatoire de l’accusation, s’employant à mettre en avant les éléments qui font de Charles Taylor, un technocrate et un politique plus qu’un seigneur de la guerre. La Commission vérité et réconciliation, chargée d'enquêter sur les crimes commis au Liberia entre 1979 et 2003, avait recommandé dans son rapport que huit chefs de guerre dont l’ancien président Charles Taylor soient poursuivis et jugés pour crimes contre l'humanité. Ces anciens chefs de guerre demandent pardon au peuple libérien. Charles Taylor est actuellement en détention à La Haye, où il est jugé par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) pour les crimes commis lors de la guerre civile (1991-2001) dans ce pays voisin du Liberia.
Avec notre envoyé spécial à La Haye
En menant un interrogatoire d’apparence très précis, l’avocat de Charles Taylor tente clairement de déminer le terrain avant le contre-interrogatoire de l’accusation.
Au début de ce témoignage pour sa propre défense, l’ancien président libérien avait nié avoir soutenu les rebelles sierra-léonais du RUF mais il a bien été obligé de reconnaître avoir combattu aux côtés du Front révolutionnaire uni de Foday Sankoh, en 1991 et 1992, face aux rebelles de l'ULIMO. Mais selon Charles Taylor, cet engagement commun a cessé définitivement au bout de neuf mois.
Dans l’ensemble, son avocat a continué mercredi 15 juillet à lui faire décrire par le menu sa carrière, s’employant à mettre en avant les éléments qui font de Charles Taylor, un technocrate et un politique plus qu’un seigneur de la guerre.
L’ancien président libérien a en particulier, raconté par le menu, sa participation au gouvernement de la junte menée par Samuel Doe, au début des années 1980, se posant comme un fervent partisan du retour à la démocratie et du départ des militaires.
Le récit de sa disgrâce en 1984, de son exil aux Etats-Unis où il fut arrêté, de son évasion favorisée selon lui par la CIA, ne suffisent pas encore à expliquer comment, quelques années plus tard, il put se maintenir à la tête de la sanglante rébellion, qui devait l’amener à la présidence du Liberia, avec ses répercussions sur la guerre civile en Sierra Leone.
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