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Justice internationale / Liberia

Charles Taylor clame son innocence

par  RFI

Article publié le 14/07/2009 Dernière mise à jour le 15/07/2009 à 06:58 TU

L'ex-président du Liberia Charles Taylor lors de son procès à La Haye, le 13 juillet 2009.(Photo : Reuters)

L'ex-président du Liberia Charles Taylor lors de son procès à La Haye, le 13 juillet 2009.
(Photo : Reuters)

Premier dirigeant africain poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'Humanité, l'ancien président du Libéria dément les accusations selon lesquelles il aurait dirigé en sous-main les rebelles sierra-léonais pendant la guerre civile dans les années 90 qui a fait au moins 120 000 morts. Charles Taylor dément leur avoir fourni armes et munitions en échange d'un accès aux ressources de Sierra Leone, notamment les diamants et bois précieux.

Avec l’envoyé spécial de RFI à la Haye, Pierre Benazet

Charles Taylor jusqu’à présent n’avait fait qu’écouter, pendant un an, les quatre-vingt-onze témoins appelés par le procureur pour prouver son implication dans la guerre civile, dans la Sierra Leone, voisine du Libéria. Le président libérien, toujours vêtu d’un strict costume sombre et de lunettes noires, s’est animé ce matin, affirmant son innocence totale de tous les chefs d’accusation.

Il est pour rappel poursuivi devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, sous le coup de onze chefs d’accusation, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, commis pendant la guerre civile qui a embrasé la Sierra Leone , en particulier pendant la rébellion menée par le RUF, le Front révolutionnaire uni.

Charles Taylor l’ancien président du Liberia

« Ce procès est construit sur la tromperie et le mensonge. »

14/07/2009 par Pierre Benazet

« Moi, Charles Ghankay Taylor n’ait jamais, à aucun moment, consciemment assisté Foday Sankoh, dans l’invasion de la Sierra Leone. Jamais au grand jamais, je n’ai planifié l’invasion de ce pays ami avec Foday Sankoh. Je n’ai pas fourni d’assistance militaire au RUF pour envahir la Sierra Leone. Je ne suis coupable d’aucun des chefs d’accusation, même pas de la plus petite partie. Tout ce procès est construit sur la dissimulation, la tromperie et les mensonges », a-t-il déclaré. Il a beaucoup été question également ce matin de l'arrestation et de la chute du régime de l’ancien président du Liberia.

Depuis le début de la session, l’avocat de Charles Taylor lui fait décrire tout son parcours, depuis sa naissance et sa formation, jusqu’à sa prise de pouvoir. Pour l’instant, l’ancien président libérien s’est surtout attaché à décrire la période où il était président du Libéria, évoquant sa participation aux efforts pour résoudre la crise sierra-léonaise, au sein de la CEDEAO et l’évocation de cette période est évidemment pour Charles Taylor, un moyen de se présenter devant les juges, comme un ancien chef d’Etat respecté, selon ses dires, par ses homologues : les chefs d’Etats de la région, du Sénégal à la Côte d’Ivoire.

Il a aussi rappelé les circonstances de sa chute, estimant avoir été lâché par ses pairs de la CEDEAO et par Olusegun Obasanjo, le président du Nigéria, qui lui avait pourtant accordé asile et a fini par accepter son extradition.

Courtenay Griffiths, l'avocat de Charles Taylor

« S'il s'est impliqué en Sierra Leone, c'est sur l'insistance du comité mis en place par le Cedeao. »

14/07/2009 par Rédaction anglaise de RFI