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Sierra Leone

Lourdes peines de prison pour d'anciens rebelles

par  RFI

Article publié le 08/04/2009 Dernière mise à jour le 08/04/2009 à 17:44 TU

Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) a prononcé son verdict à l'encontre de 3 anciens chefs rebelles du RUF, le Front révolutionnaire uni. Des peines de 25 à 52 ans de prison sont prononcées. Il y a un mois et demi, Issa Sessay, Morris Kallon et Augustine Gbao avaient été reconnus coupables de crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Les trois hommes sont condamnés pour des assassinats, viols, des attaques contre des troupes de l'ONU et pour l'utilisation d'enfants soldats pendant la guerre civile en Sierra Leone, qui a entraîné la mort de quelque 120 000 personnes de 1991 à 2001.
La Sierra Leone.(Carte : RFI)

La Sierra Leone.
(Carte : RFI)

Ce sont les trois plus hauts responsables du RUF toujours en vie. Il s’agit du dernier procès de cette cour à se tenir à Freetown. L’ancien président libérien Charles Taylor est également jugé par le TSSL, pour son implication dans la guerre civile sierra-léonaise. Mais son procès se tient au Pays-Bas pour des raisons de sécurité.

Issa Sessay est le plus connu des trois condamnés et il écope de la plus lourde peine jamais prononcée par la Cour spéciale pour la Sierra Leone : 52 ans de prison. Il avait lui-même dirigé toutes les activités du RUF en Sierra Leone, entre 2000 et 2003, sur ordre du leader du mouvement, Foday Sankoh, incarcéré à l'époque. Morris Kallon, condamné à 40 ans de détention, a toujours occupé des postes de commandement au sein de la rébellion. Augustine Gbao, enfin, le plus âgé, se voit infliger une peine de 25 ans de prison. Il est présenté comme l'idéologue du RUF qui, pendant dix ans, a violé et tué. Il avait pour habitude de graver les initiales de son mouvement sur la peau de ses captifs, et d'amputer ses victimes suivant la terrible formule, « manche longue manche courte ».

L'ancien président libérien Charles Taylor, devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, le 3 avril 2006.(Photo: AFP)

L'ancien président libérien Charles Taylor, devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, le 3 avril 2006.
(Photo: AFP)

Ces condamnations étaient très attendues en Sierra Leone. Pour les victimes du RUF et leurs familles, il aura toutefois manqué deux hommes dans le box des accusés, depuis que le procès des leaders de la rébellion sierra léonaise s'est ouvert il y a cinq ans : Foday Sankoh le chef historique du RUF, mort en 2003 en détention, et Sam Bokarie, le chef militaire de la rébellion qui, selon de nombreuses sources, aurait été exécuté sur ordre de Charles Taylor, l'ex-président libérien jugé actuellement à La Haye. Le TSSL a été créé en 2002 avec l’appui des Nations unies.