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Somalie

Les Nations unies restent malgré tout

par  RFI

Article publié le 22/07/2009 Dernière mise à jour le 22/07/2009 à 20:20 TU

L'Onu ne partira pas du pays. Le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires John Holmes l'a confirmé en indiquant que «l'Onu ne fera pas marche arrière». La question se posait après le pillage, lundi, de trois agences des Nations unies par les milices islamistes shebab à Baïdoa et Wajid, respectivement à 250 et à 150 kilomètres à l’ouest de la capitale Mogadiscio. Témoignage d'un jeune Somalien qui a quitté le groupe.

Des militants d'Al-Shabab et Hizbul Islam à Mogadiscio, le 21 juillet 2009.(Photo : AFP)

Des militants d'Al-Shabab et Hizbul Islam à Mogadiscio, le 21 juillet 2009.
(Photo : AFP)

Les activités humanitaires de l'organisation sont donc suspendues dans ces deux villes mais temporairement, le temps de remplacer les équipements pillés par les milices shebab (« jeunes » en arabe) qui accusent les organisations internationales d’œuvrer « contre l’édification d’un Etat islamique en Somalie ».

Il faut savoir que ces milices extrémistes contrôlent une bonne partie du sud du pays ainsi que plusieurs quartiers de Mogadiscio, où des affrontements ont lieu quasiment tous les jours avec les troupes du gouvernement de transition. Les shebab recrutent parmi la population. Mais il y a aussi, selon plusieurs rapports d'experts, des centaines de combattants étrangers qui se battent à leurs côtés.

Un ancien milicien a décidé de s'échapper

Notre envoyée spéciale à Mogadiscio, Stéphanie Braquehais, a pu entrer en contact avec un ancien milicien qui, lui, a décidé de s'enfuir au péril de sa vie. Ce jeune homme, dont les lunettes finement cerclées de fer lui donnent une allure d’étudiant studieux, avait il y a encore quelques jours un AK47 entre les mains et se battait aux côtés des shebab dans les rues dévastées de Mogadiscio. Il a posé des bombes télécommandées, tiré au mortier, écouté les sermons sur le jihad et les « ennemis d’Allah ». Un jour, un ami est venu lui dire qu’il était devenu suspect et que les shebab voulaient l’assassiner. Il a réussi à s’enfuir in extremis.

Un ancien milicien

« Je ne peux plus communiquer avec les shebab car j'ai peur qu'ils s'en prennent à ma famille ».

22/07/2009 par Stéphanie Braquehais

Il a rejoint les shebab en 2007, pour lutter contre l’armée éthiopienne. Il pensait défendre son pays. Mais il s’est de moins en moins reconnu dans le discours extrémiste des shebab. Tout en parlant, il jette de temps à autre des regards inquiets vers la fenêtre, pour vérifier que personne ne l’écoute. Il vit désormais dans la crainte d’être démasqué. A Mogadiscio, il est impossible d’être un jeune homme et de ne pas prendre parti pour l’un ou l’autre camp ; impossible d’être un homme et de ne pas prendre les armes.