Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Etats-Unis

Les lobbies santé et le président

Article publié le 22/07/2009 Dernière mise à jour le 22/07/2009 à 22:24 TU

Cela fait tout juste six mois qu'il est arrivé à la Maison Blanche. Barack Obama tient ce mercredi sa quatrième conférence de presse. Il devrait y être beaucoup question de l'état de l'économie américaine, et de la grande réforme du système de santé que Barack Obama souhaite faire adopter avant la fin de l'année. Sans le risque toutefois de faire face ce soir aux premières critiques même dans son propre camp.

Barack Obama, le 16 juillet 2009.(Photo : Reuters)

Barack Obama, le 16 juillet 2009.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

Tout le monde a bien pris conscience aux Etats-Unis que l’on était sans doute arrivé au bout de la période d’état de grâce. La popularité de Barack Obama a fondu ces dernières semaines. Selon un sondage, 69% d’opinions lui sont favorables en avril, 59% maintenant, un peu moins même selon certains instituts.

A la Maison Blanche, on minimise l’impact de ces chiffres, on dit que c’est normal, qu’il y a des hauts et des bas et que cela va passer. Mais force est de constater que, six mois après, les Américains vivent toujours dans un pays en crise, qu’ils voient les déficits publics s’envoler, le chômage continuer à augmenter.

Et les espoirs qui avaient été mis dans Barack Obama étaient tellement hauts, probablement en tous cas pour une majorité de la population, que ces mêmes électeurs constatent que leur président n’a pas de baguette magique. Peut-être un peu d’usure, donc après une demi-année de présidence Obama.

La réforme de l'assurance maladie

C'est le gros dossier sur lequel Barack Obama est attendu, peut-être celui sur lequel il joue une partie de son avenir. Un Américain sur sept n’a pas de couverture maladie aujourd’hui. C’est l’un des thèmes qui a le plus mobilisé pendant la campagne, et Barack Obama avait promis de tout faire pour que tous les Américains puissent se soigner.

Ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’on assiste à une bataille absolument phénoménale entre républicains et démocrates, entre démocrates et démocrates, et puis s’en mêlent aussi les lobbies des assureurs privés de l’industrie pharmaceutique et de la médecine. Tous les présidents démocrates se sont cassé les dents sur ce dossier depuis plus de trente ans.

Barack Obama a promis, lui, que le Congrès réussirait à faire passer un texte avant de partir en vacances en août. Le problème, c’est qu'il intervient plusieurs fois par jour à la télévision pour le dire, et qu'on commence à se demander s’il ne fait pas de l’autopersuasion. « On va l’en empêcher, on va le briser, ce sera son Waterloo », a dit très récemment un responsable républicain. Cela donne un peu le ton du débat, en ce moment.

L'autre problème, c’est que le temps presse, parce qu’à l’automne tous les représentants et le tiers des sénateurs repartent en campagne pour les élections de mi-mandat, en novembre 2010. Et l'on sait qu’à partir du moment où ils sont en campagne, ils ne veulent plus prendre de risques et il devient donc très difficile de faire passer des réformes d’envergure.