par Maud Czaja
Article publié le 29/07/2009 Dernière mise à jour le 29/07/2009 à 16:19 TU
Attentat à la voiture piégée devant une caserne de la garde civile à Burgos, attribué à l'ETA, le 29 juillet 2009.
(Photo : Reuters)
Les dégâts matériels sont importants, la façade de la caserne a volé en éclats et l’explosion a creusé un immense cratère dans une partie du bâtiment. L’attentat n’a pas fait de victimes mais « cette explosion cherchait sans aucun doute à tuer », affirme le ministre espagnol de l’Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba. Les autorités espagnoles mettent en cause l’ETA, Euskadi ta Askatasuna, en français « Pays basque et liberté ». L’organisation a généralement l’habitude de prévenir les autorités avant ses attentats, ce qu’elle n’a pas fait, sauf si elle vise la garde civile, une de ses cibles régulières.
Cette attaque survient deux jours à peine avant le 50ème anniversaire de la création de l’ETA. A l’origine, les membres fondateurs, pour la plupart des étudiants, avaient créé un mouvement de résistance à la dictature franquiste, s’inspirant du courant marxiste-léniniste. Mais quatre ans plus tard, l’organisation s’est muée en un groupe paramilitaire. Dès 1965, l’ETA commence à prélever l’« impôt révolutionnaire ». Le premier attentat mortel a lieu trois ans plus tard. Le plus célèbre reste sans doute celui qui tua en 1973 le chef du gouvernement Luis Carrero Blanco, considéré comme le successeur de Franco.
826 morts en 41 ans
Si l’organisation jouissait au départ d’un capital de sympathie indéniable de la part de la population, en raison des actions menées contre les franquistes, les attentats à répétition qui ont fait près de 826 morts, dont des civils, en 41 ans de lutte, ont peu à peu annihilé ce soutien.
Les divisions existent également au sein même de l’ETA. En 1974, le groupe se scinde en deux, avec d’un côté une mouvance militaire et de l’autre une plus politique mais qui ne renonce pas pour autant à la violence. Cette dernière crée la gauche basque, l’Euskadiko ezkerra, et entame des pourparlers au début des années 80 avec le gouvernement espagnol, avant de finalement renoncer aux armes. L’autre faction les a, de fait, considérés comme des traîtres.
Les attentats plus politiques se multiplient dans les années 90. L’ETA annonce une première trêve unilatérale en 1998, mais la lève en 1999 en raison de l’échec des négociations avec les autorités espagnoles. Une nouvelle trêve est décrétée 7 ans plus tard mais en 2007, l’ETA annonce la rupture définitive du cessez-le-feu. L’organisation annonce mener actuellement une « réflexion interne » sur sa stratégie mais ne semble pas envisager de déposer les armes.
ETA, Euskadi ta Askatasuna, Pays basque et Liberté |
|
Sur le même sujet