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Côte d’Ivoire / France

Poussée de fièvre autour de la présidentielle ivoirienne

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 31/07/2009 Dernière mise à jour le 31/07/2009 à 11:03 TU

L'ambassadeur ivoirien aux Nations unies, Alcide Djédjé.(www.unmultimedia.org)

L'ambassadeur ivoirien aux Nations unies, Alcide Djédjé.
(www.unmultimedia.org)

Après des propos prêtés au président Nicolas Sarkozy, la tension est récemment montée entre Abidjan et Paris, sur fond d'interrogations quant à la tenue le 29 novembre du scrutin présidentiel reporté depuis 2005. Cette élection est censée sortir la Côte d'Ivoire de la crise politico-militaire née en 2002.

Voici plusieurs jours que les relations franco-ivoiriennes sont entrées dans une nouvelle zone de turbulences. A l'origine, des propos qu’aurait tenus en juin dernier le président français Nicolas Sarkozy et rapportés par des médias, évoquant des « promesses fallacieuses » d'élection en Côte d'Ivoire. Selon des proches du chef d'Etat ivoirien Laurent Gbagbo, Nicolas Sarkozy aurait également jugé Laurent Gbagbo « pas digne de confiance ». L'Elysée n'a pas souhaité faire de commentaire.

La semaine dernière déjà, devant le Conseil de sécurité, l'ambassadeur ivoirien à l'ONU avait le premier tonné contre des propos « injustes ». A sa suite, Charles Blé Goudé, chef des « patriotes » et fer de lance des manifestations antifrançaises au plus fort de la crise, a fustigé une « provocation ».

Le nouvel ambassadeur de France à Abidjan, Jean-Marc Simon, a parlé mercredi d'« exagérations » au sujet des propos attribués au président français. « Certaines choses n'ont certainement pas été dites », a-t-il ajouté.

Jean-Maurice Ripert, ambassadeur français au Nations unies.(Photo : UN Photo/E. Debebe)

Jean-Maurice Ripert, ambassadeur français au Nations unies.
(Photo : UN Photo/E. Debebe)

Le diplomate s'efforçait de clore ce nouvel épisode des relations tumultueuses entre la France et son ancienne colonie, plongée dans l’incertitude politique depuis le coup d'Etat manqué de septembre 2002.

Toutefois, jeudi 30 juillet aux Nations unies à New York, l’ambassadeur de France à l’ONU tenait un discours très ferme, imputant les reports du scrutin présidentiel à « une absence ou une insuffisance de volonté politique » de part et d'autre de l'échiquier politique ivoirien.

Jean-Maurice Ripert

Ambassadeur français aux Nations unies

« Ces reports ont des conséquences, ils pénalisent injustement la population ivoirienne;  ils ont aussi une cause, c'est l'absence ou l'insuffisance de volonté politique. »

31/07/2009

Peu après, son homologue l’ambassadeur de Côte d’Ivoire aux Nations unies a répliqué en appelant les autorités françaises à « davantage de sens de la réserve et de la responsabilité » :

Alcide Djédjé

Ambassadeur, représentant permanent de la Côte d'Ivoire à l'ONU

« On ne peut pas continuer d'accepter des attaques injustifiées et injustes vis-à-vis de l'autorité ivoirienne. »

31/07/2009

Côté ivoirien, l’irritation s’était à nouveau manifestée mercredi 29 juillet à Abidjan, à l'issue d'une réunion à laquelle participait la Première dame Simone Gbagbo, le Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD), regroupant les mouvements pro-Gbagbo, a pourfendu « l'attitude belliqueuse » de Nicolas Sarkozy, et mis en garde « contre une répétition des événements de novembre 2004 ». Les tensions entre la France et la Côte d'Ivoire avaient atteint à cette époque leur paroxysme, avec des affrontements meurtriers entre l'armée française et des manifestants ivoiriens.