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Iran/Procès

Clotilde Reiss reconnaît des «erreurs»

Article publié le 08/08/2009 Dernière mise à jour le 09/08/2009 à 06:55 TU

Selon l'agence Irna, la Française a déclaré samedi au Tribunal révolutionnaire de Téhéran s’être rendue aux manifestations postélectorales qui ont suivi l'élection présidentielle du 12 juin et avoir remis un rapport à un Institut dépendant de l'ambassade de France à Téhéran. De son côté, Hossein Rassam, employé iranien de l'ambassade de Grande-Bretagne, a été inculpé pour espionnage par le même tribunal où sont jugés des manifestants qui contestaient la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à l'élection présidentielle du 12 juin en Iran.

Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

Clotilde Reiss devant le Tribunal révolutionnaire de Téhéran, le 8 Août 2009.(photo : Reuters)

Clotilde Reiss devant le Tribunal révolutionnaire de Téhéran, le 8 Août 2009.
(photo : Reuters)

« Les motifs de ma participation aux manifestations étaient personnels, mais je l’accepte, c’était une erreur et je n’aurais pas dû participer à ces rassemblements », a-t-elle déclaré devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran, selon l’agence officielle iranienne Irna.

L’avocat de Clotilde Reiss a ensuite demandé qu’elle soit graciée. La Française a également déclaré avoir fourni un rapport d’une page sur les manifestations à Ispahan, où elle se trouvait, à l’Institut français de recherche en Iran qui dépend de l’ambassade de France.

Rémi Reiss

Père de Clotilde Reiss

« Son intention n'était pas de participer d'une façon active à des manifestations ».

09/08/2009 par Anne-Claire Bulliard

La présence de la jeune française sur le banc des accusés était une surprise. En effet, on était sans nouvelles de la procédure judiciaire contre Clotilde Reiss.

Par ailleurs, une employée locale de l’ambassade de France, Nazak Afshar, a également déclaré que l’ambassade avait ordonné que les manifestants soient accueillis à l’intérieur de l’ambassade en cas de demande.

Arash Naïmian, fils de Nazak Afshar employée à l'ambassade de France en Iran

« Ce matin, j'apprends par la presse iranienne et française que ma mère est jugée devant le Tribunal révolutionnaire de Téhéran et qu'on lui a fait faire des aveux ».

09/08/2009 par Anne-Claire Bulliard

Enfin, un employé local de l’ambassade britannique Hossein Rassam, qui avait été arrêté puis libéré sous caution avec plusieurs de ses collègues, a été accusé d’espionnage au profit des étrangers.

Clotilde Reiss, lectrice de français à l'université d'Ispahan


C'est en découvrant, ce samedi matin, les photos de l'agence de presse iranienne Fars que l'on a appris que Clotilde Reiss comparaissait ce samedi. Ni la diplomatie française ni la famille n'étaient informées de la tenue de ce procès.

Âgée de 24 ans, Clotilde Reiss était lectrice de français à l'université d'Ispahan. Pendant les manifestations, Clotilde Reiss prend des photos avec son téléphone portable puis les envoie à un ami français qui se trouve à Téhéran : il n'en faudra pas davantage aux autorités iraniennes pour l'accuser, dans un premier temps d'espionnage, et d'avoir encouragé les émeutiers dans un second temps.

Depuis plus d'un mois, la France demande sa libération et souligne le malentendu concernant les intentions de Clotilde Reiss. Pour le père de cette jeune Française, sa fille ne s'intéresse pas à la politique mais à la culture iranienne qu'elle connaît très bien.

Depuis 2008, elle est diplômée de l'Institut de sciences politiques de Lille, son mémoire portait sur le système éducatif iranien.