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Iran / Justice

Clotilde Reiss parmi les accusés

par  RFI

Article publié le 08/08/2009 Dernière mise à jour le 08/08/2009 à 11:07 TU

Mohammad Ali Abtahi, ancien vice-président iranien (3<sup>e</sup>&nbsp;à d), comparaît devant le tribunal révolutionnaire à Téhéran, le 1<sup>er</sup>&nbsp;août 2009.(Photo : Reuters)

Mohammad Ali Abtahi, ancien vice-président iranien (3e à d), comparaît devant le tribunal révolutionnaire à Téhéran, le 1er août 2009.
(Photo : Reuters)

Reprise, ce samedi 8 août, à Téhéran, du procès d'une centaine de personnes ayant participé au mouvement de contestation à la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin dernier. Parmi ces accusés jugés devant un tribunal révolutionnaire, l'universitaire française Clotilde Reiss, accusée d'avoir récupéré des informations et encouragé les émeutiers, et plusieurs dirigeants du camp réformateur.

Un employé local de l'ambassade de Grande-Bretagne, Hossein Rasam, comparaît sur des accusations d'espionnage, ce que Londres juge « totalement inacceptable ». Certains accusés encourent la peine de mort.

Ce procès a commencé au début du mois devant un tribunal révolutionnaire. Un procès sans avocats dont les accusés n’ont même pas été informés de la date du procès ni du contenu du dossier. Un procès « truqué », « une mise en scène », un « simulacre » de procès, ont déjà dénoncé certaines personnalités du camp réformateur. Mais les personnes ainsi jugés risquent la peine de mort pour avoir contesté la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.

Reed Brody

Porte-Parole de Human Rights Watch

« Ils encourent une peine de cinq ans de prison, mais s'ils sont reconnus coupables d'être "Mohareb"  (ennemi de Dieu), ils risquent la peine de mort. »

08/08/2009 par Auberi Maitrot

Une partie des dissidents sont déjà revenus sur leurs déclarations portant un coup dur à l’opposition. Un procès donc, « avec des aveux obtenus par la violence et qui a pour objectif d’intimider la dissidence plutôt que d’obtenir des vérités », estime le porte-parole de Human Rights Watch, Reed Brody.

Reed Brody

Porte-Parole de Human Rights Watch

« Il y a de grandes probabilités qu'il y ait eu des actes de torture. C'est un simulacre de procès (...) plutôt pour intimider la dissidence. »

08/08/2009 par Auberi Maitrot

Une autre organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International s'inquiète pour une « hausse alarmante » du nombre d'exécutions en Iran depuis la présidentielle controversée du 12 juin. Selon Amnesty International entre le 1er janvier et le 12 juin, au moins 196 personnes ont été exécutées et depuis l'élection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, 115 exécutions ont eu lieu dont 24 le 5 août, jour de l'investiture du président Mahmoud Ahmadinejad. Amnesty International précise que « le chiffre total des exécutions est certainement plus élevé » que celui présenté par l'organisation.

Clotilde Reiss, lectrice de français à l'université d'Ispahan


C'est en découvrant, ce samedi matin, les photos de l'agence de presse iranienne Fars que l'on a appris que Clotilde Reiss comparaissait ce samedi. Ni la diplomatie française ni la famille n'étaient informées de la tenue de ce procès.

La Française Clothilde Reiss, arrêtée le 1er juillet à Téhéran.(Photo : AFP)

La Française Clothilde Reiss, arrêtée le 1er juillet à Téhéran.
(Photo : AFP)

Âgée de 24 ans, Clotilde Reiss était lectrice de français à l'université d'Ispahan. Pendant les manifestations, Clotilde Reiss prend des photos avec son téléphone portable puis les envoie à un ami français qui se trouve à Téhéran : il n'en faudra pas davantage aux autorités iraniennes pour l'accuser, dans un premier temps d'espionnage, et d'avoir encouragé les émeutiers dans un second temps.

Depuis plus d'un mois, la France demande sa libération et souligne le malentendu concernant les intentions de Clotilde Reiss. Pour le père de cette jeune française, sa fille ne s'intéresse pas à la politique mais à la culture iranienne qu'elle connaît très bien.

Depuis 2008, elle est diplômée de l'Institut de sciences politiques de Lille, son mémoire portait sur le système éducatif iranien.