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Angola / RD Congo

Plus de cent mille Congolais expulsés

par  RFI

Article publié le 17/08/2009 Dernière mise à jour le 17/08/2009 à 18:57 TU

La communauté humanitaire s'inquiète de l'expulsion de dizaines de milliers de Congolais installés en Angola. Du jour au lendemain, ils sont rapatriés de force par les forces de sécurité angolaises vers la frontière. La dernière estimation en date évaluait leur nombre à plus de 110 000 personnes, réparties dans quatre provinces de la République démocratique du Congo (RDC), entre décembre 2008 et la mi-juillet 2009. Beaucoup se plaignent d’avoir été victimes d’exactions et d’avoir été privés de leurs biens, après avoir été arrêtés par la police angolaise.

Les expulsés viennent des provinces frontalières qui vont du Bas-Congo au Katanga.(Carte : RFI)

Les expulsés viennent des provinces frontalières qui vont du Bas-Congo au Katanga.
(Carte : RFI)

Selon un document interne des Nations unies, la province du Kasaï Occidental accueille, à elle seule, plus de 95 000 expulsés congolais. Des dizaines de milliers d'autres ont trouvé refuge dans le Bandundu, au Bas-Congo et au Kasaï Oriental. Toutes ces provinces ont la particularité d'être frontalières avec l'Angola. Ce sont des populations vulnérables puisque près d'un tiers sont des enfants.

Ces expulsions visent des Congolais installés depuis plus de cinq ans en Angola pour des raisons économiques. Il s'agit pour la plupart de petits commerçants ou des personnes employées dans les zones minières. Ce phénomène n'est pas récent. Depuis des années, des Congolais sont régulièrement expulsés d'Angola.

Mais ce qui fait la particularité de cette nouvelle vague, c'est l'ampleur des expulsions. Depuis le mois de décembre, ils seraient plus de 110 000 à avoir été raccompagnés de force à la frontière. Sur un rythme encore plus rapide depuis le mois de mai.

Toutes ces expulsions, toujours selon ce document interne à l'ONU, sont accompagnées d'exactions. Les expulsés sont fouillés et privés de leurs biens. Ils se retrouvent donc de retour au pays complètement démunis

L'autre sujet d'inquiétude pour les humanitaires, c'est la crainte de voir les relations entre les expulsés et les communautés d’accueil dégénérer en conflit à la suite d’une présence trop prolongée. Une nouvelle mission humanitaire s'est rendue sur le terrain, ces derniers jours, pour faire une nouvelle évaluation plus précise de leur nombre et de leurs besoins.

Vétos Mandé, chef de projet à Caritas développement, l'une des ONG qui aide ces populations, revient justement du Kasaï Occidental, là où se trouve la majorité des expulsés. Il affirme que ces derniers « reviennent vraiment démunis, sans rien » et ils se retrouvent dans la rue en revenant en République démocratique du Congo, parce que « du côté de l’Angola, ils sont fouillés, on confisque tous leurs biens ». Vétos Mandé a ajouté que la plupart des expulsés étaient partis pour un minimum de cinq ans, « pour travailler dans le commerce et dans les zones où il y des mines de diamants en Angola. On leur dit simplement qu’ils sont Congolais et qu’ils doivent rentrer chez eux ».

Selon le chef de projet de Caritas développement, la police angolaise reconduit les Congolais à la frontière la plus proche, « ce qui fait que ceux qui sont entrés par le Bas-Congo, se retrouveront refoulés vers le Kasaï ; ceux qui sont entrés par le Kasaï se retrouveront refoulés vers le Shaba (Katanga) », vu la longueur de la frontière entre l’Angola et la RDC.

Vétos Mandé, chef de projet à Caritas développement

17/08/2009 par Sonia Rolley

Depuis 2004, plus de 350 000 immigrés illégaux, pour la plupart des citoyens de la RD Congo, ont été expulsés des provinces minières du nord de l’Angola, dans le cadre d’une opération menée contre le trafic illégal de diamants.