Article publié le 22/08/2009 Dernière mise à jour le 22/08/2009 à 10:03 TU
Hommage aux victimes de l'attentat contre la mutuelle juive AMIA à Buenos Aires le 18 août dernier, 15 ans après l'attentat qui coûta la vie à 85 personnes et en blessa plus de 200 autres.
( Photo : Enrique Marcarian/ Reuters )
Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Ahmad Vahidi est l’un des cinq Iraniens recherchés par Interpol, à la demande de la justice argentine, pour sa responsabilité dans l’attentat à la voiture piégée qui a détruit le siège de la plus importante organisation juive du pays, l’AMIA, en juillet 1994. Un attentat qui a fait 85 morts et plus de 200 blessés, exécuté par le Hezbollah libanais et commandité, selon les résultats de l’enquête, par le gouvernement iranien.
L’Iran aurait voulu punir le président argentin de l’époque, Carlos Menem, pour la non exécution d’un contrat prévoyant un transfert de technologie nucléaire à Téhéran. Selon le procureur en charge du dossier Alberto Nisman, que nous avons contacté, la culpabilité d’Ahmad Vahidi ne fait pas de doute. Alors chef du groupe al quods, responsable des opérations iraniennes à l’extérieur, Ahmad Vahidi aurait notamment participé à une réunion avec les plus hautes autorités de son pays. C'est à l'occasion de cette réunion qu'a été décidé l’attentat.
Selon le procureur argentin en charge du dossier, l’aval du juge d’instruction, puis celui d’Interpol - qui a accepté en assemblée générale à Marrakech en 2007 d’inscrire Vahidi sur la liste rouge des personnes recherchées en priorité - ne font que confirmer les présomptions qui pèsent sur lui.
Dans les milieux diplomatiques et judiciaires argentins, la proposition du président iranien de nommer Ahmad Vahidi ministre de la Défense apparaît donc comme une provocation.