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Ecosse / Royaume-Uni / Libye

Londres prend une douche écossaise

par Piotr Moszynski

Article publié le 22/08/2009 Dernière mise à jour le 22/08/2009 à 18:04 TU

Le Premier ministre britannique Gordon Brown.(Photo : Reuters)

Le Premier ministre britannique Gordon Brown.
(Photo : Reuters)

La Grande-Bretagne subit de fortes critiques américaines et une vive polémique interne après la récente libération du Libyen Abdelbaset Ali al-Megrahi, condamné pour sa participation à l’attentat de Lockerbie. Pourtant, ce ne sont pas les autorités britanniques qui ont pris cette décision, mais le gouvernement régional écossais.

Petit retour en arrière : le 20 août dernier, le ministre écossais de la Justice, Kenny MacAskill, annonce la libération, pour raison de santé, du seul condamné pour l’attentat de Lockerbie qui avait fait 270 victimes, principalement américaines, mais aussi anglaises et écossaises.

L'avion de la Pan Am s'étant écrasé en Ecosse, c'est donc les autorités écossaises qui ont la main-mise dans cette affaire et le gouvernement britannique reste formellement dépourvu de tout pouvoir décisionnaire.

En effet, l'Ecosse jouit, au sein du Royaume-Uni, d’une large autonomie. Les affaires étrangères et européennes, le système fiscal, l’énergie, la défense, le système économique et monétaire, la sécurité sociale ou encore la loterie nationale restent gérés directement par Londres.

En revanche, de nombreux autres domaines entrent dans le champ de compétences exclusives de l’Ecosse. Il s’agit, entre autres, de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, de l’environnement, et aussi de la police et de la justice.

Abdelbaset Ali al-Megrahi a donc comparu devant un tribunal écossais et il a purgé sa peine dans une prison écossaise. Logiquement, c’est donc aux autorités écossaises que revenait la décision sur sa libération pour raison de santé.

Les conséquences du processus dévolutionniste (du terme « dévolution des pouvoirs » à l’Ecosse et au Pays de Galles) dépassent de loin une simple problématique de gestion régionale au Royaume-Uni.

Le cas précis d’Abdel Baset Ali al-Megrahi va donner aux spécialistes une belle occasion d’étudier certaines conséquences inattendues de ce système. En effet, bien que ce soit le gouvernement britannique à Londres qui, selon la loi, mène la politique étrangère de l’Ecosse et de toute la Grande-Bretagne, une décision de la Justice écossaise autonome suffit pour mettre la politique internationale du Royaume-Uni en difficulté.