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France

Rentrée économique et sociale sous le signe de la crise

par Guillaume Thibault

Article publié le 25/08/2009 Dernière mise à jour le 25/08/2009 à 15:24 TU

Marchés financiers en grande forme, bonus des traders à gérer, grand emprunt, plan sociaux et mauvais chiffres de l'emploi, c’est dans cette ambiance que Nicolas Sarkozy effectuait mardi sa rentrée avec le premier Conseil des ministres depuis la fin juillet.

Selon Christine Lagarde&nbsp;: «&nbsp; <em>Il ne faut pas s’attendre à des miracles à court terme.</em>&nbsp;»(Photo : Reuters)

Selon Christine Lagarde : «  Il ne faut pas s’attendre à des miracles à court terme. »
(Photo : Reuters)



 
La relance économique est loin d'être confirmée, mais l'été a amené une série de bonnes nouvelles plutôt inattendues : une croissance en hausse de 0,3% au second trimestre, une bourse euphorique depuis début août, la Bourse de Paris a gagné 34% en six mois, une baisse des prix des fournitures scolaires à quelques jours de la rentrée. Malgré la crise, les Français ont connu pire comme rentrée, leur moral remonte même lentement selon l'Insee.  Pourtant, malgré ces premiers signes de la relance économique, de nombreux signaux sont dans le rouge.

10% de chômage prévu

Notamment en ce qui concerne l'emploi, c'est le dossier prioritaire du gouvernement. Sur le sujet, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a été claire : « Il ne faut pas s'attendre à des miracles à court terme ».

Après une hausse de 25% du nombre de demandeurs d'emplois en un an, et malgré une légère baisse en juin, les perspectives pour les mois à venir sont sombres.

Comme l'expliquent les analystes, les ajustements d'effectifs devraient se poursuivre, autrement dit : plans sociaux avec fermetures d'usines et licenciements massifs. Les conflits sociaux qui ont émaillé l'été, New Fabris, Molex, Chaffoteaux, ne seront donc pas les derniers. Au Pôle emploi, on s'attend donc à une augmentation des inscriptions, notamment des jeunes, les moins de 25 ans, directement touchés par la crise. Les économistes sont très précis. Selon leurs estimations, tant que la barre des 0,4% de croissance par trimestre ne sera pas franchie, les créations d'emplois seront difficiles. En conséquence, le taux de chômage, qui est actuellement de 9,1%, devrait atteindre les 10% à la fin de l'année.

Les banques toujours dans le collimateur

Pour tenter de ramener la croissance, le gouvernement entend rappeler à l'ordre les banques sur, d’une part, le problème des rémunérations faramineuses des traders, et d’autre part, sur l'accès au crédit qui reste le principal souci. Malgré le redressement de leurs comptes et les milliards d'euros d'aides de l'Etat, les banques sont toujours frileuses. Pire, elles ont même durci l'accès à l'emprunt pour les entreprises.

Le gouvernement va donc, une nouvelle fois, faire pression sur ces institutions financières. Car l’accès au crédit, pour les particuliers et pour les entreprises est fondamental pour relancer la croissance.

Toujours dans le secteur financier, le gouvernement veut lancer le grand emprunt national prévu pour 2010. Le chef de l'Etat devait installer, mardi, la commission chargée de définir les priorités de ce grand emprunt. Elle sera présidée par deux anciens Premiers ministres, Michel Rocard et Alain Juppé.

L'objectif de l'Etat est d'avoir une vision à long terme en lançant de grands chantiers dans les domaines des transports, de la recherche, de l'écologie ou encore du numérique.

Pour certains analystes, cet emprunt populaire serait une fuite en avant dans l'endettement public. Un endettement déjà accru par le plan de la relance de l'Economie lié à la crise et qui va rendre encore plus complexe la mise au point du budget pour 2010. L'adoption de ce budget va occuper le gouvernement et le Parlement pendant de longues semaines, jusqu'à la fin de l'année.