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Gabon / Présidentielle

L'opposition en quête d'une stratégie

Article publié le 26/08/2009 Dernière mise à jour le 26/08/2009 à 02:08 TU

Pour l'ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong, une candidature unique de l'opposition est le seul moyen de battre Ali Bongo et de changer le système.(Photo : AFP)

Pour l'ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong, une candidature unique de l'opposition est le seul moyen de battre Ali Bongo et de changer le système.
(Photo : AFP)

Les Gabonais votent dimanche prochain afin de choisir leur président. Vingt-trois candidats sont en lice pour la succession d’Omar Bongo. Face à la candidature d'Ali Bongo, le fils du président défunt, investi par le parti au pouvoir, l'idée d'une candidature unique fait son chemin chez ses adversaires. Mardi, l'ancien Premier ministre, Jean Eyeghe Ndong, l'a appelé de ses vœux.

Avec notre envoyé spécial à Libreville, Christophe Boisbouvier

Pour l’opposition, le calcul est simple. Dans une élection à un tour où se présentent 23 candidats, 20 à 25% des voix peuvent suffire pour battre Ali Bongo et pour gagner. Le problème, c’est que personne n’est certain d’atteindre tout seul un tel score, d’où l’idée d’une candidature unique.

L’ancien Premier ministre, Jean Eyeghe Ndong, le reconnaît volontiers : « Nous devons adhérer à cette idée de candidature unique pour nous assurer une victoire éclatante de la réforme, du changement. Voilà ce qui m’anime ».

André Mba Obame estime qu’il est le mieux placé des candidats de l’opposition et que logiquement, c’est vers lui que devrait aller cette candidature unique. « André Mba Obame a tenu là des propos de campagne électorale, estime Jean Eyeghe Ndong, je pourrais dire la même chose, un autre candidat pourrait dire la même chose. Le problème ce n’est pas ça, le problème c’est que les candidats se retrouvent et examinent sérieusement, en profondeur, la question ».

D’après nos informations, trois candidats sont actuellement en négociation en vue d’une telle candidature unique : Jean Eyeghe Ndong, André Mba Obame et Paul Mba Abessole. Mais quels sont les deux candidats qui se sacrifieront pour le troisième ? C’est toute la question.  

L'association « Cri de femmes » milite pour une candidature unique de l’opposition, par Emmanuel d’Abzac

Une centaine de personnes sont rassemblées depuis maintenant huit jours au rond-point Démocratie, en plein cœur de la capitale. La pétition, qui propose une candidature unique, a déjà recueilli plus de huit mille signatures. L’association « Cri de femmes », à l’origine de cette initiative, entend dénoncer un système qu’elle condamne depuis des années.

Mais il ne s’agit pas d’une démarche politique, comme le précise Anne Léa Meye, la secrétaire générale de « Cri de femmes ». « C’est un mouvement populaire parce que nous avons pris conscience du fait que nous ne voulons pas revivre les expériences de 1993 et 1998, les années précédentes où l’on nous dit tout le temps que ce sont les forces du changement qui ont gagné, mais il y a eu fraude. Nous ne voulons pas aller revendiquer la victoire après les élections. Nous préférons préparer la victoire maintenant. ».

Si jamais « Cri de femmes » n’obtenait pas la victoire au soir du 30 août, « le mouvement va se poursuivre, prévient Anne Léa Meye. Nous serons toujours les forces du changement, parce qu’il faut, que si le candidat PDG l’emporte, qu’il sache qu’en face de lui, il y a des gens qui s’opposent à lui et qui s’opposent à son système ».

L’association reste mobilisée. Elle appelle à un grand rassemblement mercredi 26 août dans la capitale, au rond-point Démocratie et elle annonce également que dimanche prochain, jour de l’élection, elle se déploiera dans tous les bureaux de vote afin de vérifier la régularité du scrutin.