par RFI
Article publié le 29/08/2009 Dernière mise à jour le 29/08/2009 à 16:31 TU
Combat de chefs, hier, dans l’opposition gabonaise, quand Casimir Oye Mba apprend par la radio qu’il se serait rallié à la candidature d’André Mba Obame. Son sang ne fait qu’un tour : « C’est de la manipulation, je suis et je reste candidat » lance fièrement l’ancien Premier ministre devant les journalistes.
« Mais pourquoi Monsieur Oye Mba ne respecte-t-il pas la procédure qu’il a lui-même proposée, pour désigner un candidat unique de l’opposition ? », réplique André Mba Obame. « Monsieur Oye Mba ne tient pas parole et il en paiera le prix devant les électeurs ».
Ambiance ! Au terme de cette journée de dupes, l’ex-ministre de l’Intérieur, Mba Obame obtient tout de même le désistement en sa faveur de deux figures de l’opposition gabonaise : Jean Eyéghé Ndong et Paul Mba Abessole.
Les forces en présence
Du côté de l’opposition, quatre candidats se détachent : ce sont d’abord Pierre Mamboundou et André Mba Obame. Pierre Mamboundou, 62 ans, c’est l’opposant historique, le seul « poids-lourd » qui n’a jamais cédé aux sirènes du pouvoir. Ses meetings sont suivis ; aujourd’hui, il doit en tenir deux à Port-Gentil et Libreville. Et puis, André Mba Obame, 52 ans ; c’est un peu la surprise de cette fin de campagne. L’ancien ministre de l’Intérieur d’Omar Bongo est un tribun. Il profite aussi de sa télévision privée pour faire passer son message. Hier, après bien des coups de théâtre, il a obtenu finalement le ralliement à sa candidature de deux autres figures de l’opposition : Jean Eyéghé Ndong et Paul Mba Abessole
Mais attention à Casimir Oye Mba, 67 ans, l’ancien Premier ministre, connu pour ses qualités de gestionnaire et Zacharie Myboto, 71 ans, l’ancien ministre d’Etat, passé à l’opposition il y a cinq ans. Ils sont en embuscade, ils ont des fiefs, ils comptent bien faire des voix. Voilà pour l’opposition.
Du côté du pouvoir maintenant, il y a Ali Bongo Ondimba, 50 ans. Il termine sa campagne en fanfare, avec des meetings aujourd’hui à Franceville et Libreville. Il n’est pas seulement le fils de son père ; l’homme, que l’on croyait timide et réservé, s’est montré aussi bon tribun, aussi bon débatteur que ses adversaires, sur les estrades et les plateaux de télévision.
Demain, l’élection se joue en un seul tour ; pas besoin de faire 50% pour gagner. Mais dans chaque camp, on rêve d’un score à 30%.
Aujourd’hui, à la veille du scrutin, trois hommes semblent se détacher. Côté opposition, Pierre Mamboundou et André Mba Obame ; côté pouvoir : Ali Bongo Ondimba. Mais attention à Casimir Oye Mba et à Zacharie Myboto qui restent en embuscade.A lire