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Allemagne / France

Marchés financiers : il faut que cela change !

Article publié le 01/09/2009 Dernière mise à jour le 01/09/2009 à 07:32 TU

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy lors de leur conférence de presse conjointe à Berlin, le 31 août 2009.(Photo : Reuters)

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy lors de leur conférence de presse conjointe à Berlin, le 31 août 2009.
(Photo : Reuters)

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, réunis à Berlin ce lundi, ont plaidé pour une position européenne commune au prochain sommet du G20 à Pittsburgh en septembre. La chancelière allemande et le président français ont réaffirmé leur convergence de vue sur la limitation des bonus aux banquiers. Ils ont annoncé avoir rédigé une lettre à l'adresse de la présidence suédoise de l'Union européenne pour demander une réunion des responsables européens, qui pourrait avoir lieu le 17 septembre, une semaine avant le sommet du G20.

Avec notre envoyée spéciale à Berlin, Véronique Rigolet

« Nous voulons ensemble faire bouger les choses à Pittsburgh comme nous les avons fait bouger à Londres sur les paradis fiscaux ». Aux côtés de Nicolas Sarkozy, Angela Merkel acquiesce : la France et l’Allemagne se battront ensemble au prochain G20 pour une régulation des marchés financiers et une limitation des bonus bancaires. Il faut des résultats concrets à Pittsburgh fait valoir la chancelière ; on ne peut pas laisser les banques retomber dans leur comportement d’avant.

Nicolas Sarkozy à Berlin

« L'Allemagne et la France, nous voulons qu'à Pittsburg les choses changent... »

01/09/2009 par Véronique Rigolet

 

Nicolas Sarkozy martèle : si les Européens arrivent unis, Pittsburgh sera un succès. « Nous serons tous jugés sur des faits et non pas sur des discours. J’ai entendu les discours du président Obama. Ils sont totalement en harmonie avec ce que dit la chancelière ou moi-même ». En attendant Pittsburgh, le président Sarkozy et la chancelière entendent peser de tout leur poids pour arracher une position commune au sein de l’Union européenne.

Enfin, Nicolas Sarkozy a mis en avant la pression des opinions publiques qui s’exerce sur tous les responsables politiques. « Partout dans le monde, les gens sont ulcérés par la pratique de bonus extravagants et ça, c’est très important et c’est nouveau. »

Les 27 de l'Union européenne devraient se réunir en sommet extraordinaire à la mi-septembre.

Outre la moralisation des pratiques financières, il a aussi été question des « stratégies de sortie de crise à Berlin ». Un dossier important pour la chancelière allemande car Berlin semble en effet pressé d'abandonner une coûteuse politique de relance.

Définir des stratégies de sortie de crise

« Les stratégies de sortie de crise » ne doivent pas être  « abruptes » a déclaré Angela Merkel lors de son entrevue avec Nicolas Sarkozy. Cette réserve, prudente, ne peut cacher la réalité : l'Allemagne souhaite sortir très rapidement des plans de relance pour réduire son déficit budgétaire, mais elle ne veut pas le faire seule, pendant que d'autres Etats continueraient à soutenir leur économie.

Il y a quelques jours, Peer Steinbrück, le ministre des Finances, avait déjà donné le ton : dans un courrier adressé à ses homologues du G20, il estimait que les plans de relance et les mesures d'aide au secteur bancaire avaient porté leurs fruits, et qu'une diminution des mesures budgétaires de relance s'imposaient « le plus vite possible ». Préconisant de faire payer aux marchés financiers une partie du coût de la crise économique, Peer Steinbrück soulignait que les pays du G20 devaient adopter « des principes communs de sortie de crise » pour « éviter des distorsions de concurrence au niveau international ».

Une stratégie qui vient contredire le credo du Fonds monétaire international, réaffirmé ce lundi. Selon le FMI, seules des mesures supplémentaires de relance sont à même de faire retrouver à l'économie mondiale son expansion l'an prochain. Le FMI en fait même l'un des points centraux du sommet du G20, comme de sa prochaine assemblée générale début octobre. Les débats promettent d'être nourris.