Gabon / Présidentielle
Un fauteuil pour trois
par RFI
Article publié le 01/09/2009 Dernière mise à jour le 01/09/2009 à 17:09 TU
A Libreville, les militants de l'UPG (mené par Pierre Mamboundou) suivent les résultats des élections.
© Issouf Sanogo / AFP
Les résultats de la présidentielle, à un seul tour, qui doit désigner le successeur d'Omar Bongo, décédé en juin dernier seront probablement publiés le mercredi 2 septembre par la Commission électorale, à Libreville. Mais, en attendant, trois principaux candidats revendiquent la victoire. Ali Bongo, Pierre Mamboundou, et Andre Mba Obame l'ex-ministre de l'Intérieur qui dénonce la coupure de l'émetteur de sa télévision, TV Plus.
Ali Bongo, hier à midi, lors d'un point de presse, a affirmé qu'il avait gagné. Il n'a donné aucun chiffre, se disant légaliste et ne voulant donc pas préjuger des chiffres que donnerait la Commission électorale.
Dans le camp de Pierre Mamboundou, le porte-parole de l'opposant historique a affirmé que son candidat l'avait emporté dans 5 des 9 provinces du pays et qu'il était donc « le vainqueur ».
Enfin, André Mba Obame - lors d'une conférence de presse hier après-midi - a répété qu'il avait gagné, et a dénoncé ce qu'il a qualifié de « coup d'Etat électoral en marche ».
L'embarras de la Commission électorale
Bref, guerre de petites phrases, guerre de communiqués. Et « pas de résultats avant mercredi soir », insiste René Aboghé Ella, le président de la Commission électorale.
Le président de la Commission électorale nationale permanente, René Aboghé Ella ne veut pas être le seul à assumer les résultats de cette élection à hauts risques. Demain matin, il réunira la Commission en séance plénière, afin qu’elle adopte les résultats globaux de l’élection.
René Aboghé Ella, président de la Cénap
« Il est courant que les gens se déclarent élus... la Commission électorale convoquera une assemblée plénière mercredi matin... qui examinera les résultats... »
La commission, c’est une quarantaine de membres, issus de l’opposition comme du pouvoir ; la réunion de demain matin promet beaucoup. En attendant, les trois principaux candidats martèlent le même message « J’ai gagné » et le ton commence à monter.
Ali Bongo affirme qu’il est le seul à être légaliste. André Mba Obame dénonce un coup d’Etat électoral en cours de la part du parti au pouvoir. Pierre Mamboundou, par la voix de son porte-parole, Maître Mayila, prédit que le peuple réagira, si sa victoire n’est pas validée.
Aujourd’hui, les Librevillois vont profiter de ces quelques heures de répit pour faire leurs courses, mais demain, nul doute que beaucoup de gens resteront à la maison.
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