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Afghanistan / France / Etats-Unis

Le cas afghan analysé à Paris

Article publié le 02/09/2009 Dernière mise à jour le 02/09/2009 à 14:50 TU

Richard Holbrooke, l'envoyé spécial américain pour le Pakistan et l'Afghanistan.(Photo : Raheb Homavandi/Reuters)

Richard Holbrooke, l'envoyé spécial américain pour le Pakistan et l'Afghanistan.
(Photo : Raheb Homavandi/Reuters)

Les représentants de 17 pays et organisations présents en Afghanistan, se réunissent à Paris afin de définir une stratégie pour l'après-élection présidentielle. Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner et Richard Holbrooke tiennent une conférence commune, ce mercredi 2 septembre à la mi-journée avant de se revoir le soir pour un dîner de travail. Cette réunion se tient dans un contexte difficile : un attentat suicide vient de faire au moins 22 morts dans l'est du pays et les résultats définitifs de la présidentielle ne sont toujours pas connus. Washington, très critique sur les fraudes lors du scrutin du 20 août, est soupçonné de pousser à l'organisation d'un deuxième tour. Dans un entretien à RFI, Richard Holbrooke, l'émissaire de Barack Obama pour le Pakistan et l'Afghanistan, présent à la réunion de Paris, dément les rumeurs et réaffirme la neutralité des Etats-Unis.

Radio France internationale : Souhaitez-vous la réélection du président Karzaï ?

Richard Holbrooke : Les Etats-Unis respectent totalement le processus électoral. Nous n'avons pas de candidat. Les Etats-Unis et la communauté internationale travailleront avec le prochain président afghan, quel qu'il soit. Tout ce que nous voulons, c’est que le processus électoral soit juste et respecte la volonté du peuple. Si le président Karzaï est réélu, c’est très bien. Je le connais bien, j’admire ce qu’il a fait. Bien sûr que nous sommes prêts à travailler avec lui ! Nous sommes prêts aussi à travailler avec un autre, si tel est le résultat de l’élection.

RFI : Quelle crédibilité accordez-vous à ce scrutin ?

R. H. : D’abord nous ne savons pas quel est le taux de participation. Peut-être sera-t-il moins important que prévu. Je n’en sais rien. Pour les fraudes, c’est à la commission électorale de faire son travail. Je lui fais confiance. Laissez moi vous dire que tenir des élections dans de telles conditions, alors que les talibans avaient promis qu’ils feraient tout pour faire dérailler le processus, c’était plutôt compliqué. C’était un véritable défi. Si vous regardez ce qui s’est passé le 20 août,  le jour du vote, les talibans n’ont pas réussi leur coup. Ils ont peut être découragé la population d’aller voter dans certaines régions. Nous le savions. Mais ils n’ont pas empêché l’élection. Je pense que le scrutin ne sera pas invalidé.

RFI : Vous avez rencontré le président Karzaï, au lendemain de l’élection, certains disent que cette réunion s’est très mal passée ?

R. H. : Non, ce n’est pas le cas, ce sont des informations fantaisistes. J’ai rencontré le président deux fois. Je l’ai vu des dizaines de fois ces huit ou neuf dernières années. Il est le président de l’Afghanistan. Nous avons eu des discussions franches. Nous avons parlé du futur. Nous avons parlé de l’élection. Ces discussions ont été très amicales. Nous n’avons pas eu d’altercation. Le président m’a raccompagné à la porte et m’a souhaité bonne chance. Nous nous sommes serrés la main et il m’a dit : « j’espère que l’on se reverra avant votre départ ». Et c’est ce qui s’est passé. Les histoires rapportées par certains de vos collègues n’ont rien avoir avec la réalité.

Propos recueillis par William Niba