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Niger

Les anciens députés interdits de sortie

par  RFI

Article publié le 10/09/2009 Dernière mise à jour le 10/09/2009 à 13:19 TU

L'Assemblée nationale du Niger.(Photo : www.ipu.org)

L'Assemblée nationale du Niger.
(Photo : www.ipu.org)

Les députés de l'Assemblée nigérienne, aujourd'hui dissoute, sont interdits de sortie du territoire. Tous les élus sont concernés et non plus seulement la trentaine de parlementaires interpelés la semaine dernière et remis en liberté provisoire sous contrôle judiciaire. La plupart d’entre eux ont été inculpés pour détournements présumés de fonds publics. Mais ils reçoivent aujourd’hui le soutien des parlementaires de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO)  

Tous les anciens députés nigériens ne doivent pas sortir du territroire y compris donc ceux qui n'ont pas été interpelés et inculpés ces derniers jours. Pour le ministre de la Justice, Lompo Garba, c'est tout à fait légal. « A l’heure actuelle, ils sont sous le coup d’une procédure judiciaire. Ils sont plus d’une centaine, poursuivis. Ils vont être reçus au niveau du juge. Donc, pour le moment, ils ne peuvent pas sortir. Et secundo, il y a un certain nombre d’anciens députés qui sont d’ores et déjà inculpés. Ils sont sous contrôle judiciaire. Donc, s’ils doivent effectuer un déplacement quelconque, ils ont le droit de le demander, et il appartient au juge d’apprécier. Mais je crois bien que le juge leur a dit de rester pour le moment, à sa disposition ».             

Parmi les députés visés, le vice-président du PNDS, Mohamed Bazoum. Lui et d'autres dénoncent un acharnement des autorités et voient dans cette nouvelle mesure un acte de représailles à l'égard de l'Assemblée. 

« L’Assemblée nationale du Niger a été coupable d’un crime de lèse-majesté à l’égard de Monsieur Tandja, qui, lui avait demandé de lui consentir une « rallonge » de trois ans sur son mandat. C’était le 22 décembre 2008. Elle lui avait opposé une fin de non recevoir. Donc, il lui a fallu par la suite, lui-même, « se mouiller le short » Issu de l’Assemblée nationale, de la Cour constitutionnelle, violer la Constitution, toutes ces choses, il aurait voulu que l’Assemblée les lui évite, en lui donnant sa « rallonge » de trois ans. Et pour avoir refusé que les choses se passent selon ce schéma, l’Assemblée nationale est aujourd’hui, victime d’acharnement. Il n’a plus envie d’avoir affaire à une classe politique qui ne soit pas obéissante », remarque le vice-président du PNDS, Mohamed Bazoum

Environs quatre-vingt députés doivent encore être interrogés. L'ancien président de l'Assemblée, Mahamane Ousmane a lui même reçu une convocation, mais il est à l'étranger. Toutefois, les élus nigériens ont reçu hier le soutien de leur pairs ouest-africains. Dans une résolution adoptée, mercredi 9 septembre à Abuja, au Nigéria, Les parlementaires de la CEDEAO ont solennellement appelé le pouvoir exécutif de Niamey à libérer leurs homologues nigériens détenus. Les parlementaires de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l’ouest ont également condamné le changement de Constitution voulu par le président Tandja et qui a plongé le Niger dans une profonde crise politique.