par RFI
Article publié le 07/09/2009 Dernière mise à jour le 07/09/2009 à 21:52 TU
Pas moins de 36 personnes - dont 28 anciens députés de l'opposition mais aussi de la majorité présidentielle, ainsi que des fonctionnaires de l'Assemblée et des commerçants, interpellés la semaine passée pour détournements de biens publics - ont été présentées, ce lundi, à la justice.
Au moins quatre anciens députés et cadres du Parlement nigérien ont été inculpés, à Niamey, le 7 septembre 2009.
(Carte : RFI)
Le procureur a ouvert une information judiciaire et ils ont été immédiatement entendus par le juge. La plupart d’entre eux ont été inculpés pour détournement ou complicité de détournement de deniers publics mais ils ont été laissés en liberté provisoire sous contrôle judiciaire. Certains, cependant, ont été placés sous mandat de dépôt pour délit de favoritisme, dans des dossiers d'attribution de marchés en violation du code des marchés publics.
Parmi les inculpés, 28 sont d'anciens députés. Elus depuis 1999, ils appartiennent à l'opposition, membres du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), ou sont des proches de l’ancien Premier ministre Hama Amadou. Certains font partie du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), resté fidèle au président Mamadou Tandja. Leur point commun est d'avoir occupé des postes à responsabilité au Parlement, ces dix dernières années. C'est à ce titre que le parquet de Niamey a ouvert une enquête à la suite d'un rapport des comptes du Parlement qui, selon une source judiciaire, révèle des « irrégularités ». On soupçonne les députés - mais aussi les fonctionnaires de l'Assemblée et certains commerçants - d'avoir détourné des deniers publics, en accordant de faux marchés publics ou en s'attribuant de faux frais de mission.
Pour un député de l'opposition entendu par le juge mais remis en liberté, « les chefs d'accusation sont tirés par les cheveux. Le juge n'avait pas de quoi nous placer en prison ». Pour le MNSD, cette opération mains propres est « salutaire pour mettre un peu d'ordre dans les affaires de l’Assemblée ».
Le président Tandja, 71 ans, a dissous, le 26 mai dernier, le Parlement qui s’opposait à son projet de nouvelle Constitution. Ce projet a été adopté par référendum le 4 août dernier lui permettant de se représenter autant de fois qu’il le souhaite. Les prochaines élections législatives sont prévues pour le 20 octobre prochain.
A lire également