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Israël / ONU

L'Etat hébreu accusé d'avoir usé d'une force disproportionnée

Article publié le 15/09/2009 Dernière mise à jour le 15/09/2009 à 19:58 TU

La commission d'enquête, dirigée par Richard Goldstone, était chargée d’examiner les possibles violations commises lors de l'offensive israélienne contre la bande de Gaza, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009. L'offensive israélienne, menée en réponse aux tirs de roquettes palestiniennes contre l'Etat hébreu, a fait plus de 1 400 morts côté palestinien, selon les services d'urgence palestiniens, et provoqué d'énormes dégâts dans le territoire. Et ce rapport est accablant pour les autorités israéliennes.
Gaza, 4 juin 2009. Richard Goldstone (c), directeur de la commission d'enquête de l'ONU à Gaza, constate les dégâts provoqués par l'offensive israélienne de janvier.(Photo : Mohammed Abed / AFP)

Gaza, 4 juin 2009. Richard Goldstone (c), directeur de la commission d'enquête de l'ONU à Gaza, constate les dégâts provoqués par l'offensive israélienne de janvier.
(Photo : Mohammed Abed / AFP)

Israël s'est rendu coupable d'actes pouvant être considérés comme des crimes de guerre et peut-être même des crimes contre l'humanité, lors de son offensive militaire sur Gaza l'hiver dernier, a déclaré Richard Goldstone, l'auteur d'un rapport d'enquête de l'ONU. «Des actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l'humanité, ont été commis par les forces armées israéliennes». «Israël a fait un usage disproportionné de la force et violé le droit humanitaire international lors de son offensive dans la bande de Gaza».  L'Etat hébreu «ne s'est pas entouré des précautions nécessaires requises par le droit international pour limiter les pertes en vies humaines, les blessures occasionnées aux civils et les dommages matériels», selon le document.

Richard Goldstone cite notamment les tirs d'obus au phosphore blanc sur les installations de l'Unrwa  (l’agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens), «la frappe, intentionnelle, sur l'hôpital al-Qods à l'aide d'obus explosifs et au phosphore» et «l'attaque contre l'hôpital al-Wafa»,  autant de «violations du droit humanitaire international», affirme le rapporteur. Israël pour sa part rejette le rapport, jugé partial. «Le rapport a ignoré les milliers d'attaques à la roquette du Hamas contre des populations civiles dans le sud d'Israël qui ont rendu nécessaire l'Opération contre Gaza», indique un communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères.

Réactions israéliennes au rapport Goldstone

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

L'Etat hébreu n'a jamais accordé de légitimité à la mission du juge Goldstone. Depuis le début, le gouvernement israélien a toujours considéré que cette enquête mandatée par les Nations unies était partiale et biaisée, notamment parce que le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a toujours été considéré comme une institution systématiquement critique envers Israël.

C'est la représentante israélienne à l'ONU, la professeure de droit Gabriela Shalev, qui a la première réagit en déclarant: «Nous savions que ce rapport serait partial mais nous ne nous attendions pas à ce qu'il soit aussi dur».

Dans la foulée, le ministère israélien des Affaires étrangères a dénoncé, pareillement, la partialité de la mission Goldstone qui a «ignoré les milliers d'attaques de missiles du Hamas contre des civils dans le sud d'Israël qui ont rendu nécessaire l'opération à Gaza».

Malgré ces vives critiques, neuf organisations israéliennes de défense de Droits de l'Homme appellent le gouvernement israélien à ne pas rejeter systématiquement les conclusions du rapport Goldstone.

Ces ONG lancent aussi de nouveau un appel pour que l'Etat hébreu autorise des enquêtes internationales et indépendantes. Ce que refuse le gouvernement israélien qui estime que l'armée en ayant déjà enquêté sur une centaine de cas suspects a fait ce qu'elle avait à faire.