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Sénégal

Abdoulaye Wade déclare sa candidature pour 2012

Article publié le 17/09/2009 Dernière mise à jour le 18/09/2009 à 00:42 TU

Le président sénégalais Abdoulaye Wade(Photo : Reuters)

Le président sénégalais Abdoulaye Wade
(Photo : Reuters)

Appelé par plusieurs cadres libéraux à se présenter lors du scrutin présidentiel de 2012, Abdoulaye Wade vient de passer d’une candidature « virtuelle » à une candidature déclarée. Dans une interview à la Voix de l’Amérique (VOA), le chef de l’Etat sénégalais annonce qu’il sera effectivement en course, si sa santé le lui permet, lors de la  prochaine élection présidentielle.

De notre correspondant à Dakar, Laurent Correau

« Je suis candidat en 2012 Inch’Allah. Si Dieu me laisse longue vie, me laisse mon cerveau et ma santé, je serai candidat. » Le président sénégalais n’a pas laissé l’ombre d’un doute sur ses intentions dans l’interview qu’il a accordée à la Voix de l’Amérique, interview donnée à l’occasion de son passage aux Etats-Unis pour la signature d’un accord de financement avec la Millenium Challenge Corporation. 

Abdoulaye Wade aura plus de 86 ans en 2012, mais il compte bien briguer un troisième mandat. Ces dernières semaines, plusieurs cadres du régime avaient fait entendre leur voix pour l’appeler à se présenter.

A l’opposition, qui a soulevé l’inconstitutionnalité d’une telle candidature (le nombre de mandats du président étant limité à deux par la Constitution), Abdoulaye Wade répond d’ores et déjà qu’il a le droit d’être candidat. « Je crois qu’il y a des gens qui réclament la démocratie et qui ne sont pas des démocrates, a indiqué le président sénégalais dans cette interview. Il faut laisser la voix au peuple sénégalais. C’est à lui d’apprécier les candidats, que chacun se présente et que le jeu soit ouvert ».

Dans cette interview, Abdoulaye Wade a également défendu la façon dont son fils Karim Wade a géré l’ANOCI, l’Agence nationale pour l’Organisation de la conférence islamique… Une gestion épinglée dans le livre Contes et mécomptes de l’ANOCI, publié cet été par le journaliste Abdou Latif Coulibaly. « Ce sont des voix de mauvaise foi », a estimé Abdoulaye Wade. « Simplement pour s’attaquer à moi, on s'attaque à Karim ».

Deux ans et demi avant le scrutin

Plus que cette candidature elle-même, c’est sa précocité qui est surprenante : Abdoulaye Wade déclare ses intentions deux ans et demi avant le scrutin présidentiel de 2012. Le moment choisi a lui aussi de quoi étonner : le contexte n’est pas porteur, la banlieue de Dakar est toujours sous les eaux et les Sénégalais gardent un souvenir meurtri des derniers délestages.

La clé de cette annonce se trouve sans doute au sein du camp libéral. En faisant cette déclaration de candidature, Abdoulaye Wade fait taire les ambitions qui ont commencé à diviser sa mouvance politique. Il fait passer un message fort entre les lignes : sa succession n’est pas encore ouverte. En se projetant dans l’avenir, Abdoulaye Wade remet dès maintenant de l’ordre dans ses propres rangs. Quelle que soit d’ailleurs la décision qu’il prendra finalement à l’approche de 2012.

Le président sénégalais cherche-t-il également à soulager la pression médiatique qui pèse sur son fils ? Karim Wade concentre actuellement un feu nourri de critiques lié à de présumées ambitions présidentielles. La suspension des spéculations sur son avenir politique peut lui permettre de bénéficier d’un relatif répit.