par RFI
Article publié le 20/09/2009 Dernière mise à jour le 20/09/2009 à 15:53 TU
Le camp de réfugiés d'al-Mazraq, près de Saada, dans le nord-ouest du Yémen, le 14 septembre 2009.
(Photo : Reuters)
Un arrêt des combats aurait dû permettre de répondre aux besoins immédiats des populations affectées par le conflit, notamment les déplacés. Mais la trêve aussitôt décrétée a été rompue.
Depuis l'offensive gouvernementale entamée le 11 août, plus de 55 000 personnes fuyant les combats sont venues s'ajouter aux 100 000 déplacés déjà recensés par l'ONU dans le nord du Yémen depuis 2004.
Ce samedi, les représentants de la minorité zaïdite (une branche du chiisme) se disaient prêts à examiner l'offre de paix du gouvernement de Sanaa, exigeant des insurgés le respect du cessez-le-feu et l'ouverture des routes, ainsi que la libération des détenus civils et militaires entre leurs mains. Mais les hommes du chef rebelle Abdel Malek Al-Houthi ont justifié leur offensive de la nuit du fait de la reprise des opérations de l'armée notamment dans le secteur de Harf Sufyane, où un raid contre un camp de réfugiés aurait fait 87 morts mercredi dernier.
Les rebelles zaïdites revendiquent plus d'autonomie dans ce pays à majorité sunnite, et sont suspectés de recevoir l'appui de l'Iran chiite.
Le HCR demande l'ouverture de couloirs humanitaires |
Avec notre correspondant à Sanaa, François-Xavier Trégan En quelques heures, le conflit de Saada est passé d’une proposition de trêve aux combats peut-être les plus violents depuis un mois, selon l’appréciation d’une source locale. Des agences internationales nous ont confirmé qu’une offensive terrestre massive avait été lancée dimanche à l’aube dans la ville même de Saada. Les combats auraient baissé depuis la fin de la matinée. Selon des militaires yéménites, les troupes gouvernementales sont parvenues à mettre en échec une attaque des rebelles chiites. Les opérateurs humanitaires ne peuvent toujours porter secours et assistance aux dizaines de milliers de déplacés. La représentation à Sanaa du Haut Commissariat aux réfugiés réitère donc ses appels à l’ouverture de couloirs humanitaires, pour pouvoir porter assistance aux habitants de Saada. Mais l’agence onusienne souhaiterait aussi pouvoir atteindre les populations du district de Bakim, qui sont isolées, coincées dans le nord du pays entre deux zones de violents combats, Elles ne sont aujourd’hui accessibles que par l’Arabie Saoudite, le pays frontalier. De cessez-le-feu avortés en négociations impossibles, il semble bien que la guerre de Saada doive disposer d’un vainqueur. Et peu importe les bilans. |
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