par Myriam Berber
Article publié le 02/10/2009 Dernière mise à jour le 03/10/2009 à 09:01 TU
Le produit intérieur brut irlandais s’est contracté de 8% en 2009. En mai, la confiance des consommateurs a atteint son plus bas niveau depuis 12 ans et le chômage s’est envolé. Les plus récentes projections de l’Institut européen des statistiques (Eurostat) font état d’un taux de chômage frappant 12,5% de la population active. Il devrait dépasser les 15% d’ici à la fin de l’année, selon le Premier ministre Brian Cowen.
Effondrement de l’immobilier
La hausse des dépenses sociales induite par la crise a également réduit la marge de manœuvre du gouvernement conservateur qui a dû avancer des milliards à l’automne pour éviter l’effondrement bancaire. L’avenir de l’Irlande est très inquiétant. L’agence de notation américaine Standard & Poor's a abaissé, en septembre, la note de crédit à long terme du pays.
Un recul qui contraste avec les taux de croissance record de ces dernières années. Dans les années 90, l’Irlande surnommée « le Tigre Celtique » était le numéro un européen avec une croissance supérieure à 10%, grâce essentiellement à deux secteurs : les services financiers et l’immobilier. Principale cause de cette crise sans précédent donc, la chute du marché immobilier.
Le rôle protecteur de l’Europe
Les Irlandais comptent désormais sur l’UE pour les sortir de la récession. Les partisans du «oui» au traité de Lisbonne font valoir que la crise confirme l’importance de faire partie d’un grand ensemble comme l’Europe. Ils mettent en avant le rôle protecteur de l’UE, et notamment celui de la Banque centrale européenne qui a notamment injecté 120 milliards d’euros pour sauver les banques irlandaises. A titre de comparaison, l’Islande, île non membre de l’Union européenne, n’a pas bénéficié de cette aide et se retrouve aujourd’hui en quasi faillite.
Rejeter le traité risquerait aussi de détériorer l'image de l'Irlande, qui dépend beaucoup des exportations et des investissements étrangers. Paul Duffy, président de la Chambre de commerce américaine en Irlande, qui représente 600 sociétés implantées sur l'île, a lui aussi mis en garde contre le danger que représenterait un second «non» pour les perspectives d'investissements étrangers en Irlande. En 2006, les sociétés américaines, attirées par les impôts faibles dans le pays, ont ainsi investi 83 milliards de dollars sur l'île, soit plus que les investissements effectués dans l'ensemble des pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine).