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UE/Traité de Lisbonne

L'avenir de l'Europe s'éclaircit

Article publié le 03/10/2009 Dernière mise à jour le 03/10/2009 à 22:50 TU

C’est le «oui» qui l’emporte en Irlande, il recueille 67,13% des suffrages, à l’issue du second référendum sur la ratification du Traité de Lisbonne. C’est un véritable retournement de tendance qui devrait amener Dublin à ratifier ce traité avant la fin de l'année. Reste maintenant la position négative des Tchèques.

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Des partisans du « oui » célèbrent leur victoire près de  Dublin Castle, le 3 octobre 2009.(Photo: Cathal McNaughton / Reuters)

Des partisans du « oui » célèbrent leur victoire près de Dublin Castle, le 3 octobre 2009.
(Photo: Cathal McNaughton / Reuters)

Avec notre envoyée spéciale à Dublin, Béatrice Leveillé

Une surprise, à commencer pour les partisans du « oui ». Ils espéraient la victoire, mais ne s’attendaient pas à ce qu’elle soit d’une telle ampleur.

L’Irlande est passée d’un « non »  plein d’incompréhension et de colère à un « oui » massif qui ressemblerait à un cri du cœur, si la situation économique n’était pas si difficile.

Les Irlandais ont eu semble-t-il peur d’être isolés si le traité n’était pas approuvé, ce qui explique un tel score et une telle participation. Brian Cohen, le Premier ministre irlandais, a dit à quel point la crise avait permis à ses concitoyens d’apprécier la solidarité européenne.

Seule la région du Donegal (nord) résiste, mais elle a bien failli basculer dans le camp du « oui ». Cela s’est joué à quelques voix.

Dans la coalition du « oui » qui regroupe pratiquement tous les partis politiques, on se réjouissait d’un vote qui replace l’Irlande au cœur de l’Europe. « Une bonne chose pour l’Irlande et pour l’Union européenne », disent les pro-Européens.

José Manuel Barroso

« Je vais appliquer un programme très ambitieux pour l'Europe ! Avec ce résultat en Irlande, je le sens encore plus (...) on peut gagner l'appui des citoyens ! »

03/10/2009 par Quentin Dickinson

Vers la ratification

Les Irlandais ont donc voté « oui ». Pour autant d'autres obstacles surgissent sur la voie de la ratification du Traité de Lisbonne par les 27. Une réunion a été convoquée à Bruxelles la semaine prochaine en présence du Premier ministre polonais. La Pologne et la République tchèque sont les deux derniers pays à n'avoir pas parachevé la ratification du traité, bien que leur Parlement l'ait approuvé.

L’Irlande représentait l’étape la plus incertaine, mais elle était loin d'être le dernier obstacle. Car les peuples ne sont pas les seuls à faire de la résistance, parfois les chefs d'Etat aussi.

Le moins menaçant pour l'avenir du traité est le Polonais Lech Kaczynski. Bien qu’il ait refusé jusqu'à présent de signer le texte, il a toujours déclaré qu'il le ferait si les électeurs irlandais se prononçaient finalement en faveur du traité.

En revanche, le président tchèque, eurosceptique, entend bien assumer sa capacité de nuisance. Seul contre tous, il a refusé de parapher un document pourtant voté par le Parlement et le Sénat de son pays. Des députés de son camp sont venus à sa rescousse en déposant de nouveaux recours devant la Cour constitutionnelle, de quoi légitimer une nouvelle attente.

Mais l'objectif de Vaclav Klaus est clairement de jouer la montre et de tenir jusqu'aux élections britanniques du printemps. Car, si les conservateurs britanniques gagnent, et que le traité n'est pas appliqué d'ici là, les Tchèques prévoient d'organiser eux aussi un référendum, sur un texte pourtant déjà voté par les députés. La question est de savoir si Vaclav Klaus résistera aux pressions de ses partenaires européens.

Samedi, dans la foulée de la victoire du « oui » irlandais au texte, le Premier ministre tchèque, Jan Fischer, a déclaré qu'il pensait que son pays ratifierait le traité de Lisbonne avant la fin de l'année.