Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Guinée

Les opposants craignent pour leur sécurité

par  RFI

Article publié le 04/10/2009 Dernière mise à jour le 05/10/2009 à 13:18 TU

Les populations guinéennes vivent toujours dans la crainte plusieurs jours après le massacre du stade du 28 septembre. Les opposants qui avaient appelé au rassemblement politique ce jour-là ne sont pas plus rassurés. En dépit de la proposition de formation d’un gouvernement d’union nationale, ils estiment que leur sécurité n’est toujours pas garantie et craignent pour leur vie.
François Fall montre le bras auquel il a été blessé.

François Fall montre le bras auquel il a été blessé.

 L’opposant François Fall reçoit chez lui sans grand déploiement de sécurité. Installé sur sa terrasse, il raconte le massacre des opposants lundi dernier dans le stade. Il décrit aussi la façon dont les chefs de l’opposition ont été agressés par les militaires.

« Tout le monde a été blessé. Il n’y a pas un seul leader qui y a échappé. Lorsque les militaires qui étaient à l’intérieur du stade sont montés à la tribune, nous étions assis paisiblement. On attendait, on croyait qu’on avait affaire à des gens civilisés qui seraient venus nous arrêter pour nous amener au commissariat et nous nous sommes retrouvés entre leurs mains. Ils nous ont frappés avec des crosses, ils nous ont frappés avec des gourdins et avec des planches… tout le monde a été battu à sang ».

Plusieurs jours après cette explosion de violence, François Fall estime que la sécurité des opposants n’est toujours pas assurée : « Nous nous en remettons à nous-mêmes et à Dieu. Ils nous ont menacés, nous savons qu’il y a encore des risques sérieux qui planent sur tous les responsables, tous les leaders politiques. »

Sidya Touré dans sa maison de Conakry.(Photo : RFI)

Sidya Touré dans sa maison de Conakry.
(Photo : RFI)

Même crainte chez un autre opposant, Sidya Touré, qui porte encore sur le crâne un pansement hérité des coups de lundi denier. « En sortant de la clinique Pasteur à 23 heures, quand je suis arrivé ici, on m’a dit qu’un groupe de militaires était venu me chercher à la maison parce qu’ils ont appris qu’on avaient été libérés. Donc, on ne se sent pas en sécurité dans cette situation ».

Un troisième leader, Mokhtar Diallo, affirme que des hommes le recherchent, qu’il doit vivre dans la semi-clandestinité et changer de domicile tous les soirs. « Cela m’a empêché d’assister à une réunion politique aujourd’hui, confie-t-il. Si je n’ai pas la liberté d’aller et venir, cela entrave mes activités politiques ».