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Madagascar

Un consensus en vue

par  RFI

Article publié le 07/10/2009 Dernière mise à jour le 07/10/2009 à 05:29 TU

A Madagascar, la réunion du Groupe international de contact a abouti à un résultat au-delà des prévisions. Un consensus a été trouvé entre les quatre mouvances sur la distribution des postes au sein du gouvernement de la Transition, et notamment sur le nom d’un Premier ministre accepté par tous, le professeur Eugène Mangalaza. Seule ombre au tableau : la mouvance de l’ancien chef de l’Etat Marc Ravalomanana émet une objection forte en souhaitant que Andry Rajoelina ne puisse pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce consensus est seulement un petit pas en avant car aucun texte n’a été officiellement signé.

Carte de Madagascar.(Carte : RFI)

Carte de Madagascar.
(Carte : RFI)

En obtenant des protagonistes malgaches qu'ils fassent sauter le verrou qui jusqu'à présent bloquait l'application de l'accord de Maputo, la communauté internationale enregistre un succès. Elle veut maintenant aller vite pour éviter tout nouvel enlisement.

Selon nos informations un sommet va réunir, dans un bref délai, les leaders des quatre mouvances malgaches pour opérer la répartition des postes dans les différentes instances de la Transition. Maputo ne l'a pas défini précisément.

Les acteurs malgaches vont devoir s'entendre sur le quota attribué à chacun des camps pour partager les portefeuilles  au gouvernement, distribuer les sièges au Congrès de Transition qui fait office d'assemblée nationale, et au conseil supérieur de Transition qui tient lieu de Sénat.

L'objectif maintenant, confié l'un des médiateurs, c'est de mettre le cap sur les prochaines élections.

La médiation souhaite l'envoi sans tarder d'équipes électorales chargées d'évaluer les capacités malgaches. Des organisations, comme par exemple l'OIF (Organisation Internationale de la francophonie), devraient être sollicitées pour aider à mettre à jour le fichier électoral, le recensement et les cartes d'électeurs.

Les exigences de Ravalomanane

La coopération qui semble plutôt bien fonctionner entre les acteurs extérieurs devrait permettre à la communauté internationale de maintenir la dynamique de ces derniers jours. Mardi 6 octobre dans la soirée, le premier couac est venu du camp du président évincé Marc Ravalomanane qui a émis une objection concernant la possibilité pour le chef de la transition Andje Rajoelina dit le «TGV» de se présenter à la présidentielle.

Ablassé Ouédraogo

Médiateur de l'Union Africaine pour Madagascar

« Nous sommes très heureux pour les Malgaches, car même si les menaces de sanctions qui risquaient d'altérer les conditions de vie des populations ne sont pour l'instant pas levées, elles ne sont plus aussi fortes qu'auparavant. Si les Malgaches acceptent de continuer leurs efforts de réconciliation pour mettre en oeuvre la charte de Maputo, le soleil brillera toujours pour cette grande île...»

07/10/2009 par Grégoire Pourtier

Journée un peu folle à Antananarivo

Ce mardi à été une journée un peu folle à Antananarivo, le programme annoncé a été bouleversé et on a vite compris que la communauté internationale représentée à haut niveau ne voulait pas avoir fait le déplacement pour rien.

Au final le résultat semble prometteur sur la voie d’une mise en œuvre des accords de Maputo, même s’il ne s’agit que d’un accord de principe et que rien n’a été signé.

Jean Ping, le président de la commission de l’Union africaine veut cependant croire que le processus est enclenché. Il a déclaré « Je pense que pour finaliser tout cela, on a besoin que les chefs des quatre mouvements se rencontrent. Ils vont le faire le plus tôt possible.»

En attendant comment va réagir Monja Roindefo, le Premier ministre évincé par ces discussions? Son possible successeur, Eugène Mangalaza est un professeur d’université et originaire de la côte Est,  proposé par la mouvance Ratsiraka.

Angana Rissou, qui menait cette délégation, se félicite d’avoir trouvé une personnalité acceptée de tous : « Il faut que ce soit un Premier ministre de consensus, or le premier choix du président Ratsiraka ayant trouvé une objection de monsieur Rajoelina, il fallait présenter d’autres noms. Nous avons présenté Eugène Mangalaza, qui, lui, a été accepté. »

Les politiciens présents ont validé ce choix, reste à voir comment la population réagira à cette nouvelle étape de la transition.