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Guinée

La junte cherche à gagner du temps, selon l'opposition

par  RFI

Article publié le 18/10/2009 Dernière mise à jour le 18/10/2009 à 21:24 TU

La Commission de l'Union africaine (UA) a déclaré dimanche vouloir maintenir la pression pour faire partir la junte en Guinée. Le Commissaire du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, s’est déclaré satisfait des décisions du sommet de la CEDEAO sur le fait que « ni les membres de la junte, ni les membres de la nouvelle transition ne pourront être candidats à la prochaine élection ». Le chef de la junte, Moussa Dadis Camara a demandé samedi que la question de sa candidature à la présidentielle de janvier soit inscrite dans la médiation du président burkinabè. Pour l’opposant Mouctar Diallo, la junte cherche à gagner du temps.

Haïlé Menkerios, le sous-secrétaire général de l'ONU chargé des affaires politiques.(Photo : AFP)

Haïlé Menkerios, le sous-secrétaire général de l'ONU chargé des affaires politiques.
(Photo : AFP)

C’est depuis le 17 septembre que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait fixé ce délai d’un mois à la junte. C’était donc bien avant les massacres du Stade de Conakry. Si, au départ, cet ultimatum était diversement apprécié, la pression de la communauté internationale s’est faite trop forte après les événements du 28 septembre et il devenait difficile pour le capitaine Moussa Dadis Camara de ne pas répondre.

Certes, il ne s’engage pas formellement, comme on le lui a exigé mais, en se remettant à la médiation, on se demande si ce n’est pas une façon pour le chef de la junte d’accepter de se mettre en touche ; ce d’autant plus que la feuille de route de Blaise Compaoré est désormais assez claire, depuis le sommet de la CEDEAO samedi à Abuja.

En effet, les chefs d’Etats de la Sous-région demandent au président burkinabè de rétablir le dialogue, en vue de mettre en place une nouvelle autorité de transition et s’assurer qu’aucun membre du CNDD ne sera candidat.

La réponse de Dadis Camara est-elle alors une stratégie vis-à-vis de ses camarades de la junte ? C’est fort possible puisqu’il affirme être pris en otage par l’armée.   

Pour l'opposant Mouctar Diallo, il s'agit d'une « fuite en avant »

La réponse du chef de la junte fait dire en tout cas à l'opposant Mouctar Diallo qu'il s'agit d'une « fuite en avant » du capitaine Moussa Dadis Camara. Pour l'opposant, le chef de la junte doit apporter une réponse claire à une demande précise.

Mouctar Diallo, président des Nouvelles forces démocratiques

« Le temps joue en faveur de la junte et contre le peuple de Guinée. »

18/10/2009 par Christine Muratet


Pour Alpha Condé, le président du RPG, le Rassemblement du peuple de Guinée, « la réponse ou pas de Daddis n'a aucune importance... »

Alpha Condé, président du RPG, le Rassemblement du peuple de Guinée

« Nous pensons que la volonté du peuple de Guinée sera prise en compte et que nous arriverons à ce que les militaires partent, que la commission internationle définisse les responsables... ».

18/10/2009 par Christine Muratet

Un responsable de l'ONU est arrivé dimanche à Conakry

Le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, Haïlé Menkerios, en charge d'une enquête sur le massacre de plus de 150 civils le 28 septembre à Conakry est arrivé dimanche en Guinée. Il a rencontré le chef du gouvernement et doit encore s'entretenir avec le chef de la junte au pouvoir et des représentants de l'opposition.

Le France se félicite du « succès » du sommet de la CEDEAO

Le ministre français des Affaires étrangères s'est félicité pour sa part du succès du sommet de la CEDEAO qui a abouti à un embargo sur les armes et les munitions à destination de la Guinée. Bernard Kouchner estime aussi que « le soutien exprimé par la CEDEAO à la commission d'enquête internationale du secrétaire général des Nations unies constitue un geste fort qui contribuera à lutter contre l'impunité en Guinée et à identifier les responsables des crimes qui ont été commis le 28 septembre ».

Plusieurs journalistes français refoulés à l'aéroport de Conakry

Six journalistes français des chaînes de télévision France 2 et France 24, qui souhaitaient couvrir la crise guinéenne, ont été refoulés samedi à l'aéroport de Conakry.