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Gabon

Première tournée présidentielle d'Ali Bongo dans la sous-région

par  RFI

Article publié le 22/10/2009 Dernière mise à jour le 22/10/2009 à 13:12 TU

Le président Ali Bongo Ondimba.(Photo : Issouf Sanogo / AFP)

Le président Ali Bongo Ondimba.
(Photo : Issouf Sanogo / AFP)

Le président Ali Bongo Ondimba a effectué mercredi son premier voyage officiel hors du Gabon. Il s'est rendu à Malabo, en Guinée Equatoriale. Un peu plus tôt dans la matinée, il était à Bangui en République Centrafricaine.

Le défunt Omar Bongo était le médiateur de la crise centrafricaine. Comme un généreux parrain, il savait apaiser les haines et les rancœurs. On allait à Libreville, on écoutait ses conseils.

Cette implication d'Omar Bongo dans le dossier centrafricain ne s'est pas faite sans susciter quelques agacements dans la sous-région. Celui du Tchadien Idriss Deby qui avait soutenu le général Bozizé dans sa conquête du pouvoir, celui du congolais Denis Sassou Nguesso qui aurait, selon certaines sources, initié le président Bozizé à la franc-maçonnerie. Enfin et surtout, celui de Mouammar Kadhafi qui soutenait l'ancien président Ange-Félix Patassé. Le guide libyen a toujours voulu garder un œil influent sur les rives de l'Oubangui.

Même si la visite du mercredi 21 octobre ressemblait plutôt à une visite de rattrapage et de courtoisie, puisque François Bozizé était en Chine lors d'une précédente tournée d'Ali Bongo dans la sous-région en tant que ministre, le voyage de Bangui a donc tourné autour d'une question : Ali Bongo, le fils, veut-il reprendre la succession du père et s'impliquer dans le processus de paix centrafricain ? C'est semble-t-il son intention. « Je serai à vos côtés pour poursuivre l'oeuvre de consolidation de la paix dans votre pays », a déclaré mercredi Ali Bongo à Bangui.

En sangho, François Bozizé a souhaité que le fils poursuive le travail du père. L'occasion de réaffirmer les liens d'amitié entre les 2 pays voisins.

L'étape équato-guinéenne

A Libreville, ce n’est pas l’heure de déterrer la hache de guerre avec Malabo. Ali Bongo a d’autres chats intérieurs à fouetter, assure-t-on. Et l'îlot de Mbanié n’a jamais vraiment constitué le terreau d’un nationalisme gabonais, faisant oublier un temps le manque de routes, le manque de centres de santé, les bas salaires, les inégalités...

Ali Bongo va plutôt s’efforcer d’effacer l’image d’un alors ministre de la Défense, posant le pied sur Mbanié entouré de caméras. C’était en 2003. El Hadj Omar Bongo Ondimba et Obiang Nguema se livraient alors à un bras de fer, c’était le combat des chefs.

Les voies diplomatiques, depuis plusieurs semaines, se font pressantes. Libreville et Malabo sont condamnées à s’entendre. D’ailleurs, le n°1 guinéen était à l’investiture d’Ali Bongo, souligne-t-on. Le principe de réalité l’emporte.

Mais, si le Gabon et la Guinée peuvent mettre entre parenthèses un temps leurs différends, un autre dossier plus épineux dans l’immédiat attend Ali Bongo :  André Mba Obame poursuit depuis le 12 octobre une grève de la faim. Malabo est accusée à Libreville d’avoir soutenu la candidature de l’opposant.

Ali Bongo, privé de tout état de grâce, aura bien besoin d’un front politique interne apaisé pour prouver qu’il est l’homme d’une certaine rupture. Et ce front politique interne apaisé passe aujourd’hui par Malabo.