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Tunisie / Elections

Ben Ali à quelques heures d'un cinquième mandat

par  RFI

Article publié le 25/10/2009 Dernière mise à jour le 25/10/2009 à 17:02 TU

Dans un bureau de vote, des femmes s'apprêtent à faire leur choix avant de passer dans l’isoloir, pour l'élection présidentielle en Tunisie, le 25 octobre 2009.(Photo : Reuters)

Dans un bureau de vote, des femmes s'apprêtent à faire leur choix avant de passer dans l’isoloir, pour l'élection présidentielle en Tunisie, le 25 octobre 2009.
(Photo : Reuters)

La Tunisie aux urnes, ce dimanche. Pour la première fois, les Tunisiens âgés de 18 ans pouvaient en principe voter. Ils représentent cinq cent mille électeurs potentiels. Pas de suspens quant à l'issue de ces législatives et présidentielle. Zine el-Abidine Ben Ali qui n'a jamais été en dessous de la barre des 94%, lors des scrutins précédents, est assuré d'être réélu pour un nouveau bail de cinq ans à la tête de l’Etat. Le président sortant, au pouvoir depuis vingt-deux ans, est face à trois autres candidats, lesquels sont qualifiés de simples figurants par les détracteurs du régime.

Toute la matinée, les électeurs arrivaient au compte-gouttes comme  dans le bureau du lycée Bab el Khadra situé dans un quartier de Tunis. Comme ailleurs, il n’y avait pas foule. On croise surtout des vieilles personnes, très peu de jeunes ; ces jeunes de dix-huit ans qu’on attendait justement aujourd’hui pour la première fois dans les bureaux de vote. Il y a trois mille inscrits dans ce lycée de la capitale et la moitié serait pourtant venue voter (c’est ce qu’on nous a dit dans ce bureau) pour les législatives et la présidentielle.

Dans chacun des bureaux, il y a donc deux urnes en bois, fermées par de simples cadenas, dont la clé se trouve parfois, juste à côté de l’urne. Les enveloppes, elles, ne sont pas opaques et laissent voir la couleur du bulletin (rouge pour le président-candidat Ben Ali, par exemple ou bleu pour Ahmed Brahim, le principal opposant. Il est donc facile de savoir pour qui a voté un électeur. On a même vu une femme, ce matin, ressortir de l’isoloir avec les bulletins qu’elle n’avait pas utilisés et les poser devant le président du bureau.

Dans un autre quartier, à El Hafsia, on a pu assister à des scènes de liesse, avec des femmes qui lançaient des youyous, à la gloire du président. « Le vote n’est pas secret, je peux dire ça », nous disait l’une d’entre elles. « Ce n’est pas interdit », nous a-t-on expliqué dans le bureau de vote. Il faut préciser en tout cas qu’il n’y a pas beaucoup de représentants des autres candidats. Nous n'en avons vu qu’un seul toute la matinée.

Menace de sanctions

Malgré la clôture de la campagne vendredi 23 octobre, le président Ben Ali est intervenu le lendemain, samedi, dans les médias et il a menacé de poursuites judiciaires quiconque exprimerait des doutes sur la transparence de ces élections. Il a averti tous ceux qui dénigrent le pays et « qui mènent une campagne désespérée, a-t-il dit, auprès de la presse étrangère, pour mettre en doute les résultats avant le dépouillement ».

Le président Zine el-Abidine Ben Ali a assuré que la loi serait appliquée contre tous ceux qui émettent ces doutes sur l’opération de vote, sans preuves ; avertissement clair donc, à l’opposition notamment et aux défenseurs des droits de l’homme. Ce discours a été relayé dans la presse, ce dimanche ; une presse qui accorde quasiment toutes ces unes au chef de l’Etat et quand les autres photos des autres candidats sont publiées, elles sont en format miniature.