Kenya / Etats-Unis

Le climat se détériore entre Nairobi et Washington

par  RFI

Article publié le 29/10/2009 Dernière mise à jour le 29/10/2009 à 07:09 TU

Le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires africaines Johnnie Carson, lors d'une conférence de presse à l'ambassade américaine de Nairobi, le 26 octobre.
(Photo : Noor Khamis/Reuters)

Le Kenya juge « inacceptables » les critiques d'un haut responsable américain sur la lenteur des réformes dans ce pays. Lundi, le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires africaines Johnnie Carson avait déploré le manque de résultats du Kenya en matière de lutte contre la corruption, contre l'impunité, et annoncé par la même occasion la révocation d'un visa accordé à un officiel kenyan dont l'identité n'a pas été dévoilée. Hier mercredi, le ministre kényan des Affaires étrangères a dénoncé une grave entorse aux règles de bonne conduite diplomatiques. Moses Wetangula a aussi évoqué la possibilité de représailles.

« Une goutte dans un océan », c’est ainsi que Moses Wetangula, le ministre kényan des Affaires étrangères qualifie l’interdiction du territoire américain pour un haut responsable kényan dont le nom n’a toujours pas été révélé au public. Cet individu selon Moses Wetangula n’a rien fait qui justifie une telle action.

Selon le ministre : « Le Kenya en tant qu’Etat indépendant et souverain a aussi des options. Dans les affaires de diplomatie, nous appelons cela la doctrine de réciprocité, et nous prendrons des mesures appropriées pour ce qui constitue une atteinte à la souveraineté de notre nation. »

Moses Wetangula a rappelé que les relations entre les Etats-Unis et le Kenya ne seraient se résumer à l’émission de visas, puisque le Kenya est un allié stratégique des Américains, concernant notamment la lutte contre le terrorisme et la piraterie dans la région.

Le Kenya accueille également de nombreuses représentations de l’ONU, et les délégués kényans allant à New York ne sauraient se faire refuser le territoire américain, dit-il.

Les relations diplomatiques entre les deux pays s’étaient déjà crispées lorsque l’ambassadeur américain avait annoncé avoir envoyé une lettre à 15 responsables kényans pour leur faire part des menaces qui pesaient sur eux.

Le président Mwai Kibaki avait alors écrit une lettre à Barack Obama, protestant contre les interférences inacceptables des Etats-Unis dans les affaires kenyanes