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Soudan

Appel inattendu à l'indépendance du Sud

par  RFI

Article publié le 01/11/2009 Dernière mise à jour le 01/11/2009 à 20:59 TU

Le président du Sud-Soudan et vice-président du gouvernement d'union nationale, Salva Kiir, a livré samedi un plaidoyer en faveur de la sécession. Les Sud-Soudanais pourront en décider par référendum en 2011, après les élections générales de 2010.

Les Soudanais s'enregistrent pour les premières élections depuis près de 25 ans.(Photo: Reuters/Mohamed Nureldin Abdallah)

Les Soudanais s'enregistrent pour les premières élections depuis près de 25 ans.
(Photo: Reuters/Mohamed Nureldin Abdallah)

Les membres du gouvernement sud-soudanais sont plutôt gênés pour expliquer les propos de Salva Kiir. Car, officiellement, selon l'accord de paix signé entre le Nord et le Sud, les deux camps sont censés prôner, du moins officiellement, l'unité, même si l'accord prévoit l'organisation d'un référendum d'autodétermination en 2011.

Mais Salva Kiir est coutumier du fait. Contrairement à John Garang, fondateur du Mouvement de libération du peuple soudanais, l'ex-rébellion du Sud, l'actuel président du Sud-Soudan n'a jamais caché son penchant sécessionniste. Salva Kiir l'a affirmé plusieurs fois, arguant du non-respect intégral de l'accord de paix par le Nord. Il affirme que l’unité allait faire des Sudistes des citoyens de « second rang ».

Le moment n’est pas idéal pour lancer une polémique dans le pays, alors que les électeurs commencent à se faire inscrire sur les listes en vue des élections générales de 2010. Cette déclaration pourrait alimenter les tensions entre les deux camps et servir d'excuses au président Omar el-Béchir et à son entourage pour durcir encore leur position vis-à-vis du Sud.

La nouvelle stratégie de Washington

Mais peut-être s’agit-il plus d’un message d'avertissement à l’adresse des Etats-Unis. Sous l'administration Bush, les leaders sudistes étaient des interlocuteurs privilégiés. Avec l'arrivée au pouvoir de Barack Obama, Washington a changé de stratégie et laisse plus de place au dialogue avec les autorités centrales. Cette nouvelle orientation déplaît fortement aux responsables sud-soudanais qui, sans le soutien des Etats-Unis, craignent de perdre l'un de leurs leviers sur Khartoum.

Le Parti du Congrès national (NCP) du président Omar el-Béchir a déclaré, dimanche, « regretter » l’appel du chef sudiste, Salva Kiir, en faveur de l’indépendance du Sud Soudan estimant que ces propos étaient « contraires » à l’accord de paix ayant mis fin à la guerre Nord-Sud.

L’accord de paix a mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan à l'origine de deux millions de morts. Cet accord a permis la formation d'un gouvernement d'union nationale entre le NCP d'Omar el-Béchir et le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes) de Salva Kiir.

L'accord prévoit la tenue d'élections multipartites, reportées à avril 2010, et un référendum en janvier 2011 sur l'indépendance du Sud-Soudan. Jusqu'à la campagne référendaire, les deux partis se sont engagés à rendre l'unité du Soudan « attractive ».