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Dates clés de la crise

Le Timor oriental est en proie aux violences anti-indépendantistes depuis le 30 août 1999, date du vote d'autodétermination, et, plus encore, depuis la proclamation, le 4 septembre dernier, des résultats favorables à l'indépendance.
1999

30 août : référendum organisé sous l'égide des Nations Unies. La question posée est celle d'un statut de large autonomie au sein du pays, éloignant ainsi l'idée indonésienne d'indépendance. 432 000 personnes se sont rendues aux urnes, soit un taux de participation de 98,6%.

1er septembre : Trois membres de la mission des Nations Unies pour le Timor oriental (UNAMET) sont tués quand des miliciens anti-indépendantistes assiègent le QG onusien de Dili.

3 septembre : L'ONU retire son personnel du district de Maliana (Sud-Ouest) en raison de l'insécurité ambiante. Début du dépouillement des bulletins du scrutin d'autodétermination.

4 septembre : Proclamation des résultats. 78,5% des Est-Timorais ont voté en faveur de l'indépendance. Résultat "respecté et accepté" par Yusuf Habibie, le Président indonésien. Xanana Gusmao, le dirigeant Est-Timorais indépendantiste, demande au Conseil de sécurité de l'ONU d'envoyer d'urgence une force internationale de maintien de la paix.

5 septembre : La violence continue à Dili, abandonnée par les forces de l'ordre indonésiennes aux milices anti-indépendantistes. La population est triée puis mise dans des camions militaires, sous la menace des fusils.

6 septembre : Attaque, à Dili, par des miliciens, du siège du CICR et de la résidence de Monseigneur Carlos Felipe Belo, évêque de Dili et Prix Nobel de la Paix 1996, où se sont réfugiées respectivement 2 000 et 5 000 personnes.

7 septembre : Libération de Xanana Gusmao . Les autorités indonésiennes décrètent, par ailleurs, la loi martiale au Timor oriental et annoncent le déploiement des navires de la marine et des avions de transport de l'armée pour évacuer les réfugiés.

9 septembre : Yusuf Habibie rejette tout déploiement d'une force multinationale, mais accepte cependant, l'arrivée le 11 septembre, d'une mission de l'ONU. Suspension de la coopération militaire des Etats-Unis avec l'Indonésie.

10 septembre : La majeure partie des équipes de l'UNAMET est évacuée vers l'Australie. Quelque 200 000 Timorais, sur une population totale d'environ 830 000 personnes, ont été déplacées de force. Les victimes se comptent par centaines. Refus de Djakarta d'envoyer une force internationale au Timor oriental.

11 septembre : Arrivée à Dili d'une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU composée de cinq membres, pour évaluer la situation au Timor oriental. Le Général Wiranto, ministre de la Défense et chef des forces armées indonésiennes a annoncé qu'il proposerait au Président Habibie d'envisager l'envoi "rapide d'une mission de maintien de la paix" au Timor oriental.

13 septembre : L'Indonésie a autorisé l'ONU à parachuter des marchandises destinées aux personnes ayant fui les massacres pour se réfugier dans les montagnes. Le Cambodge, la France, l'Australie, la Grande Bretagne, la Chine, la Malaisie, le Canada, la Thaïlande et la Nouvelle Zélande se disent prêts à participer à une force de paix au Timor. Le déploiement de cette force pourrait prendre jusqu'à une semaine.

14 septembre : Le CICR renvoie deux de ses délégués à Dili pour une mission d'évaluation des besoins de la population du Timor oriental.

15 septembre : Le conseil de sécurité de l'ONU a voté à l'unanimité une résolution autorisant l'envoi d'une force multinationale à Dili afin de restaurer l'ordre et la paix. Cette force que dirigera l'Australie devrait compter entre 7 000 et 8 000 hommes. La France y participera à hauteur de 500 hommes et les Etats-Unis se contenteraient d'un soutien logistique et de l'envoi de 200 militaires.

20 septembre : Arrivée des premiers soldats de la force internationale de paix (INTERFET) sous le commandement du Général australien Peter Cosgrove.

23 septembre : Plusieurs incidents ont eu lieu entre l'INTERFET et les miliciens pro-indonésiens et les soldats indonésiens. L'organisation humanitaire "Médecins sans Frontières" a reçu l'autorisation de se déployer au Timor Oriental. Une première équipe de quatre personnes devrait arriver aujourd'hui. De plus, le président Habibie a levé la loi martiale en vigueur depuis le 7 septembre dernier.

27 septembre : La commission des droits de l'homme de l'ONU a décidé de créer une commission d'enquête internationale pour le Timor oriental. Le texte a été adopté malgré l'opposition des pays asiatiques, ainsi que de la Russie. Il revient maintenant au secrétaire général des Nations Unies, Koffi Annan, de créer cette commission.

5 octobre : Koffi Annan réclame une mission de l'ONU pour relever l'INTERFET et conduire à l'indépendance.

6 octobre : Deux soldats australiens ont été blessés par balles au cours d'une embuscade tendue par des miliciens pro-indonésiens.

9 octobre : Peter Cosgrove, le commandant de la force internationale pour le maintien de la paix au Timor oriental a présenté un plan pour stabiliser le pays.

10 octobre : Premier accrochage entre l'Interfet et des forces de sécurité indonésienne dans la zone frontalière du Timor oriental.

20 octobre : L'assemblée consultative indonésienne a ratifié sans vote le décret ouvrant la voie à l'indépendance.

21 octobre : L'islamiste Wahid a été élu à la présidence indonésienne. Il a obtenu 373 voix contre 313 pour Megawati Sukarnoputri, la très populaire fille du fondateur de l'Indonésie moderne, le Président Sukarno. Wahid succède donc à Yusuf Habibie.

22 octobre : Retour triomphal de Xanana Gusmao au Timor oriental, sept ans après avoir été capturé par les autorités indonésiennes.

Article publié le 25/10/1999