L'essentiel d'un livre
Entre guerre et paix dans le Zimbabwe
(MFI) Dans un roman poétique et terrifiant, la Zimbabwéenne Yvonne Vera lève le voile sur un épisode oublié et douloureux de l’histoire de son pays.
Située à quelques encablures de Bulawayo, la grande ville du sud du Zimbabwe, Kezi est une enclave rurale entourée de hautes collines de pierre. Un lieu paradisiaque où « le ciel est si proche et si infini que l’esprit flotte, pénétré du spectacle le plus énigmatique. L’obscurité est fluide, le ciel et la terre sont inséparables », écrit l’écrivain zimbabwéenne Yvonne Vera dans son dernier roman Les vierges de pierre paru récemment en français. Issue elle-même de cette province méridionale du Zimbabwe (Matabeleland), Vera a campé toute son oeuvre, riche aujourd’hui de cinq romans et d’un recueil de nouvelles, dans cette région qui fut à l’avant-garde des luttes anti-coloniales et des combats contre la dictature de Robert Mugabe.
Son nouveau roman ne déroge guère à la règle. L’action de ce roman se déroule en grande partie à Kezi. Elle a pour toile de fond les événements dramatiques qui y ont eu lieu au début des années 80. Trois ans après l’accession du Zimbabwe à l’indépendance, tout le Matabeleland s’éleva contre la mainmise du parti du président fraîchement élu sur le pays. Harare dépêcha alors sa 5e brigade, entraînée en Corée du nord et réputée pour sa brutalité, pour mater l’insurrection. La répression fut d’une sauvagerie inouïe et fit plus de 20 000 morts parmi les civils. A travers l’histoire de deux sœurs, victimes de ces violences et de ces brutalités, Vera raconte ici la descente aux enfers des habitants de Kezi pris en tenaille entre les feux croisés des insurgés et de l’armée. Puisant son matériau essentiellement dans la mémoire collective car l’historiographie officielle a gommé ces événements sanglants de ses pages, l’auteur nous propose moins un récit historique qu’une redécouverte imaginative des traumatismes du passé de son pays.
La fiction est le support de cette redécouverte. Au cœur de cette fiction, deux sœurs: Thenjiwe et Nonceba. Ce sont elles les vierges de pierre, nommées ainsi d’après les peintures rupestres des femmes qui ornent les grottes dans les collines avoisinantes. Les deux sœurs ont survécu à la guerre qu’avait livrée l’armée coloniale aux résistants nationalistes réfugiés dans la campagne. Puis, elles ont dansé avec toute la population pour souhaiter la bienvenue à l’indépendance. Mais la guerre a recommencé en 1981. Cette guerre-là va ravager leurs vies. Thenjiwe est décapitée, Nonceba violée et atrocement mutilée. Sibaso, leur bourreau, est un insurgé, un déçu de l’indépendance: « L’indépendance, qui a eu lieu il y a seulement trois ans, a démontré que nous étions une espèce ténue, un continent qui a succombé à un vent violent, un pays avec de la terre mais sans habitat. Nous sommes hors des limites de notre réalité. » Pour se venger des atrocités commises par les soldats, les rebelles laissent exploser leur colère, faisant des victimes parmi les villageois, sans sympathie politique particulière.
C’est avec des phrases courtes, percutantes, précises que Vera décrit le calvaire de Nonceba. La narration à la troisième personne alterne avec le monologue intérieur. « Il pénètre son corps comme un vide... » « J’ai peur de fermer les yeux. J’ai peur de moi-même. Je suis l’obscurité. » Vera qui est aussi peintre, procède dans son écriture comme une impressionniste, restituant la totalité des scènes par des bribes narratives successives, souvent sans lien chronologique, mais reliés profondément par une vision sous-jacente d’un monde beau mais dévasté, en attente de bonté.
En effet, son récit se clôt sur la promesse murmurée de cicatrisation, la cicatrisation des blessures infligées par les guerres tant aux hommes qu’au paysage aride et majestueux de Kenzi. Un paysage en attente de « délivrance » qui se trouve, être le dernier mot du roman.
Les vierges de pierre, par Yvonne Vera. Traduit de l’anglais par Geneviève Dore. Editions Fayard, 232 p., 17 euros.
Tirthankar Chanda
Bagdad au cœur
(MFI) « Ô Bagdad ! J’ai voulu venir à ton secours, engranger ta patience, sauver ta maison, ramasser tes larmes, défier l’horreur, déraciner ton deuil et protéger tes rires. Mais vois-tu, je ne suis bon qu’à ratisser les rêves d’enfance. Sans cesse l’exil me talonne. Quand pourrai-je faire mûrir ta liberté ? ». Ces mots du poète et dramaturge irakien Salah Al Hamdani, pourraient être, parmi d’autres, tout à la fois, la déclaration de principe et la raison d’être de son livre constitué d’un recueil de nouvelles, Le Cimetière des oiseaux, suivi d’un recueil de poèmes, Bagdad mon amour (Editions de L’Aube).
Il y a dans ce livre l’évocation des instants passés, des douleurs immenses et cette terrible déchirure entre la culpabilité de la fuite et la lancinante blessure de l’exil. Le souvenir s’en vient avec ses cortèges d’instants heureux et de douleurs, orchestré par les accents et les rythmes de la légende, comme dans la courte nouvelle qui donne son titre au recueil.
Écrites en arabe, les nouvelles de ce livre sont traduites par l’auteur avec la collaboration d’Isabelle Lagny. Le dialogue des langues ainsi établi paraît comme la métaphore de cette entreprise littéraire et à l’image même de la destinée de son auteur, lui-même en incessant partage entre les rives de l’Euphrate et les berges de la Seine, entre Bagdad et Paris, entre la terre qui l’a vu naître en 1951 et celle où il réside depuis 1975.
Le Cimetière des oiseaux, Bagdad, mon amour, par Salah Al Hamdani. Editions de L’Aube, 240 p., 20 euros.
Bernard Magnier
Moze, ni exilé ni immigré : Harki
(MFI) Le 11 novembre 1991, Moze est devant le monument aux morts d’une ville de France mais il vit ses derniers instants car, peu après, il ira se noyer dans l’étang voisin... Plus tard, sa fille tentera par l’écriture de restituer l’itinéraire de ce harki rescapé de la guerre et des persécutions qui suivirent mais dont les blessures ne furent jamais cicatrisées. Le livre porte son nom, Moze et s’il témoigne du destin tragique du père, c’est tout autant la détresse de la fille qui surgit dans ces pages âpres et brutes.
« Par l’écriture je sais que je l’expose et le réduis. Par l’écriture je me défais de lui et vous le remets. Mais je rappelle, étant sa fille, que je suis aussi ce qui est venu par lui et qui le continue. Un legs. Une exécution testamentaire ouverte par son salut aux morts »... Ainsi parle Zahia Rahmani dans le prologue de ce livre venu tout droit des blessures trop longtemps enfouies. Pour sa première publication, Zahia Rahmani a choisi une architecture subtile qui lui permet de multiplier les regards sur cette « figure du père », sur cette absence, sur cette vie réduite au néant. Moze est une réflexion sur la condition de harki, « ni exilé, ni immigré », sur la destinée de cet homme « mort avant sa mort », mort de n’être rien et qui avait, en quelque sorte, entraîné sa famille dans une même terrible et indicible damnation. Outre sa victoire sur le silence et les complicités dont il bénéficie, nul doute qu’avec ce livre, Zahia Rahmani a su surmonter la honte, hurler sa rage et cracher sa douleur, à défaut de terrasser tous ses démons.
Moze, par Zahia Rahmani. Editions Sabine Wespieser, 200 p., 16 euros.
Bernard Magnier
Rêves en couleurs
(MFI) Rêve noir d’un lapin blanc, sous ce titre, Ana-Maria Machado nous raconte comment un lapin blanc, subjugué par la beauté d’une petite fille noire, « jolie comme un cœur », souhaita un jour devenir...un lapin noir. Afin d’assouvir sa curiosité et concrétiser son rêve, il prit conseil auprès de son modèle. Celle-ci lui suggéra successivement de se recouvrir de peinture mais, malheureusement, la pluie le rendit à sa couleur initiale, puis elle lui conseilla de boire des litres de café et de se goinfrer de baies noires mais aucun de ces stratagèmes ne lui permit de parvenir à ses fins. Devant un tel manque de réussite, le lapin décida alors qu’à défaut de devenir noir, il pourrait s’assurer d’une descendance à l’image de la petite fille en courtisant une lapine noire...
Destinée aux enfants, Rêve noir d’un lapin blanc est une histoire d’amour, teintée d’humour tendre et faussement naïve, illustrée très agréablement par Hélène Moreau et signée par l’une des plus prolixes auteurs brésiliennes contemporaines.
Rêve noir d’un lapin blanc, par Ana Maria Machado. Editions Vents d’ailleurs, 32 p., 15 euros.
Bernard Magnier
L’histoire incarnée
(MFI) Saviez-vous qu’à Sparte, cité de la Grèce antique, pour sa nuit de noces, on rase la tête de la jeune mariée avant de la revêtir d’un habit masculin et de la laisser dans l’obscurité où son époux viendra s’unir rapidement, toujours dans le noir, avant de repartir dormir avec ses compagnons ? Ou que le Grec redoute d’être la victime d’un jeteur de sort, et porte, tel le grand stratège Périclès lui-même, maintes amulettes autour du cou ? Imaginiez-vous qu’en Chine classique, tout bâtiment doit être conçu pour assurer le passage de l’énergie vitale nécessaire à l’homme dans sa relation avec l’univers, et qu’en conséquence, le géomancien sera consulté pour en choisir l’emplacement et en adopter les plans ? Ou encore, supposiez-vous que sous Napoléon, il était du dernier chic de louer, pour orner la table le temps d’un dîner, des ananas cultivés sous serre chauffée aux portes de Paris ?
Toutes ces données et bien d’autres sont disponibles dans les dernières parutions de l’excellente collection « L’Histoire au quotidien », dont l’ambition est de « présenter la vie des gens d’autrefois dans leur intimité et leurs mœurs, loin de l’histoire traditionnelle des élites ». Ces ouvrages grand format, très richement illustrés, donnent à voir pour chaque période choisie « la famille et les mœurs », « l’habitat et le confort », « le vêtement et le corps », « la culture et les loisirs », « la religion et les croyances »… Autant de chapitres qui permettent à tous, petits et grands, de se passionner pour l’histoire d’une façon incarnée.
La vie des Grecs au temps de Périclès, La vie des Chinois au temps des Ming, La vie des Français au temps de Napoléon, coll. « L’histoire au quotidien », Larousse, 29 euros chaque.
Ariane Poissonnier
Les pièges de l’orthographe française
(MFI) Sur le modèle italien des éditions à « mille lires », Librio a connu depuis 1994, avec la publication de plus de 500 livres bon marché à dix francs (2 euros depuis juin 2003), un succès que la cherté générale des livres justifie amplement. Une nouvelle collection, « Mémo », offre des ouvrages de référence inédits qui mettent à la portée de tout un chacun des connaissances fondamentales. Quatre titres sont déjà parus : conjugaisons française et anglaise, grammaire et calcul. Voici le cinquième sur l’orthographe. Particulièrement difficile, l’orthographe française offre nombre de pièges auxquels même les initiés n’échappent pas toujours. « Conçu comme un ouvrage pratique et quotidien », ce guide aborde cinq aspects principaux de l’orthographe : les règles d’usage traitant de quelques mystères spécifiquement français, tels la cédille, l’apostrophe ou les accents ; la ponctuation ; les exceptions, si nombreuses et déroutantes ; les accords et, enfin, les redoutables homophones qui font si souvent confondre mais et mes, vers et vert, ou encore qu’elle et quelle…
Il existe certes pas mal de manuels sur ce sujet, la plupart destinés aux élèves de l’école primaire, mais avec des prix allant de plus de trois euros à presque trente, aucun ne peut battre Librio, aussi devra-t-on sans doute pardonner quelques erreurs de présentation, comme des renvois numérotés ne correspondant pas au bon exemple, des explications parfois succinctes ou une mise en page un peu serrée… Le but est de toute évidence ici d’aller au plus vite et au moins cher (pas de préface inutile que personne ne lit jamais, mais pas non plus de lexique final, bien pratique pour une consultation rapide) et de récapituler en moins d’une centaine de pages l’essentiel de l’orthographe. C’est chose faite et l’on ne peut que louer Librio de cette initiative.
Orthographe française, par Nathalie Baccus, coll. Mémo, édition Librio, 93 p., 2 euros.
Catherine Brousse
L’Afrique au « temps du malheur »
(MFI) En 1962, René Dumont avait publié un livre pessimiste sur le continent noir, L’Afrique est mal partie. Aujourd’hui, soit quarante ans plus tard, Stephen Smith, chargé de l’Afrique au journal Le Monde, lui fait écho avec un ouvrage qui dépeint l’Afrique sous le jour le plus sombre, avec un titre provocateur, Négrologie – Pourquoi l’Afrique se meurt..
Le ton est donné dès le début du livre avec des formules à l’emporte-pièce comme Ubuland sans frontières. Suit une longue énumération des malheurs qui frappent le continent au sud du Sahara. Dont bien entendu le génocide au Rwanda, les enfants-soldats coupeurs de mains et de bras en Sierra Leone et au Liberia, et pour terminer, le cannibalisme dont ont été victimes les pygmées pourchassés par un mouvement rebelle en République Démocratique du Congo.
Stephen Smith note la corrélation frappante entre les guerres et la pauvreté. Or, l’appauvrissement de l’Afrique est évident : de 9 % en 1960, sa part dans le commerce mondial est passée à 1 % aujourd’hui. Cependant qu’entre 1990 et 2000, l’aide publique au développement de l’hémisphère nord a chuté de 29 %, car la fin de la guerre froide a sonné le glas de la sollicitude intéressée des pays riches. Mais la catastrophe la plus éprouvante est celle du Sida, particulièrement en Afrique australe qui sera privée de 26 millions d’habitants en 2015.
La réponse des populations est celle à laquelle il fallait s’attendre : une prolifération de sectes religieuses vers lesquelles se presse une multitude souvent désemparée en ce « temps du malheur », selon l’expression du sociologue camerounais Achille Mbembé.
Négrologie – Pourquoi l’Afrique se meurt, par Stephen Smith, Calmann-Lévy, 248 p., 20 euros.
Claude Wauthier
Littérature à découvrir
Chronique de la naissance d’une littérature
(MFI) Oui, la littérature tchadienne existe. Ahmed Taboye l’a rencontrée. Cet universitaire tchadien qui enseigne les lettres modernes à l’université de N’Djaména a même fait mieux: il lui a consacré un ouvrage à la fois érudit et plaisant à lire. Son Panorama critique de la littérature tchadienne (Centre Al-Mouna, 395 pages, 160 euros) retrace avec méthode et enthousiasme les lignes de forces de cette dernière née des littératures africaines, riche des promesses qu’incarnent ses auteurs nombreux et prolifiques. Entretien.
Dans le Panorama critique de la littérature tchadienne francophone que vous venez de publier, vous situez la naissance de cette littérature en 1962, ce qui fait du Tchad le dernier venu sur la scène des lettres nationales africaines. Comment s’explique ce retard ?
Cela s’explique par le fait que la colonisation a commencé tardivement au Tchad qui n’est devenu territoire français qu’entre 1900 et 1920. Il a fallu encore une vingtaine d’années pour que s’implantent des écoles qui vont scolariser les petits Tchadiens dans la langue de Voltaire et de Jaurès. Ce n’est donc pas anormal que ce soit seulement dans les années 60 qu’émergent les premiers écrivains tchadiens s’exprimant en français. Ils produisent des œuvres profondément marqués par la tradition orale, riche en proverbes, légendes, contes, poésies, mythes… Sous la plume de ces pionniers, le français est avant tout un outil de concrétisation de l’oralité.
Le premier chapitre de votre étude s’intitule la génération des concours internationaux. Quel est le sens de cet intitulé ?
Je l’ai intitulé ainsi pour rendre hommage à RFI dont les divers concours littéraires internationaux ont donné aux futurs écrivains tchadiens l’envie d’écrire en français et ensuite ils leur ont permis d’exister en primant leurs œuvres. Les principaux auteurs tchadiens de théâtre, qu’il s’agisse de Bebnoné Palou, de Baba Moustapha, de Koulsy Lamko ou de Nocky Djédanoum, ont tous produit pour le concours théâtral interafricain de RFI. Même chose pour les nouvellistes dont beaucoup ont vu leurs nouvelles primées au concours de la meilleure nouvelle de la langue française. La dot de Bebnoné Palou est le premier texte littéraire tchadien. Il fut écrit en 1962 dans le cadre du concours théâtral interafricain. De toute évidence, RFI a joué un rôle primordial indéniable dans l’émergence et l’affirmation de la littérature tchadienne.
Vous écrivez que le théâtre et la nouvelle sont les deux genres où les auteurs tchadiens ont le plus produits. Est-ce par simple opportunisme ou voyez-vous une raison plus profonde à cet engouement ?
Le corpus littéraire tchadien compte aujourd’hui une soixantaine d’ouvrages, produits entre 1962 et 2003. Tous les genres sont représentés, mais il est vrai qu’on compte un grand nombre de pièces de théâtre et de nouvelles. Tous les auteurs s’y sont essayés. Cet engouement s’explique par le fait que ce sont deux genres qui se prêtent plus facilement à la dénonciation que le roman ou la poésie. Ce sont aussi des formes relativement plus faciles à manier. Par ailleurs, le théâtre, c’est la proximité. Il permet de toucher le public plus directement que les autres genres.
Quels sont les principaux thèmes de la littérature tchadienne ?
La littérature tchadienne s’est longtemps caractérisée par sa sensibilité sociale. C’est une littérature de dénonciation. A travers leurs œuvres, les auteurs dénoncent les traditions ancestrales nocives, la condition faite aux femmes, la misère endémique dans laquelle est maintenue une grande majorité de la population. Cette dénonciation des maux de la société s’accompagne souvent d’une critique virulente du pouvoir, de la dictature, de l’avidité de la classe politique qui a conduit le pays vers le chaos et la tragédie de la guerre civile. Aussi engagés que leurs aînés, mais plus complexes dans leur traitement du matériau social, les jeunes écrivains arrivés sur le devant de la scène au cours de la dernière décennie, introduisent de nouveaux questionnements qui dépassent la problématique tchadienne stricto sensu. L’homme de théâtre, nouvelliste, romancier Koulsy Lamko ou le poète Nimrod sont tout à fait représentatifs de ces nouvelles tendances.
Si vous deviez conseiller trois ouvrages à quelqu’un désireux de découvrir la littérature du Tchad, que lui conseilleriez-vous ?
Je lui demanderais de lire La phalène des collines (Le Serpent à plumes, 2002)de Koulsy Lamko. Il a été écrit dans le cadre du projet « écrire par devoir de mémoire » suite au génocide rwandais. C’est un roman à la fois poétique et pathétique. Il raconte la condition de l’homme moderne, à la recherche de sa mémoire. Ensuite, je lui demanderais de lire les recueils de poèmes de Nimrod: Passage à l’infini (Obsidiane, 1999) et Pierre, poussière (Obsidiane, 1987). Nimrod est le seul véritable poète que nous avons. Enfin, il faut lire le Sang de kola (Harmattan, 2001) de Noël Nétonon N’Djékéry. C’est un grand roman sur les violences de la guerre civile qui ont dévasté le Tchad.
(Propos recueillis par Tirthankar Chanda)
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