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12/12/2003
Cinéma : Seigneur des anneaux : le tiroir-caisse sonne toujours trois fois

(MFI) Le 17 décembre est la date retenue pour la sortie du Retour du Roi, troisième opus du Seigneur des anneaux, adaptation du roman-culte de Tolkien par le Néo-Zélandais Peter Jackson. Sortie mondiale pour un évènement plus médiatique que cinématographique, qui risque de ne combler que les fans de Tolkien (soit, tout de même, une bonne centaine de millions de personnes de par le monde).

Sur le tapis rouge, une quinzaine de malabars tout en biceps attendent le chaland. Les festivités démarrent quelques mètres plus loin, à l’issue d’un couloir tendu de velours : le lieu d’une fouille aussi courtoise qu’impitoyable. Caméras et appareils photos sont éliminés sans appel, comme tout ce qui ressemble de près ou de loin à un appareil électronique. Jusqu’aux téléphones portables, que leurs propriétaires sont priés de éteindre et de laisser en consigne. Quelques impétrants rechignent et argumentent. En vain : dans plusieurs gros cartons, scrupuleusement emballés dans des pochettes en plastique, quelques centaines de mobiles sont là pour témoigner de la complète vanité de leurs efforts.
Nous sommes le jeudi 4 décembre, sur les Champs Elysées, et contre toute attente l’objet d’un tel déploiement n’est pas un chef d’Etat étranger ni même une rock star, mais une misérable créature dotée d’impossibles oreilles et de pieds poilus : Frodon le Hobbit. Dans quelques minutes, devant la presse parisienne au grand complet, démarrera la projection du Retour du roi, troisième et dernier opus du Seigneur des anneaux. De quoi combler les fans de Tolkien qui attendent depuis plus d’un an (Les deux tours, le deuxième épisode de la trilogie, est sortie en décembre 2002) l’issue des aventures de Gandalf et de Frodon dans la guerre qui les oppose au terrible Sauron pour la conquête de l’anneau magique inventé voici cinquante ans par Tolkien. Au finale, après trois heures vingt de combats et de scènes de guerre dont certaines sont effectivement impressionnantes, le spectateur aura pu prendre la mesure de la force d’impact de l’artillerie hollywoodienne, lorsqu’elle se donne les moyens de tenir ce qu’elle a promis. Soit : plus de cascades, plus d’effets spéciaux, plus, plus, plus…


Colossales recettes

Quid du reste ? L’impression dominante est celle d’avoir assisté, moins qu’à un film, au déploiement d’une colossale entreprise de communication. S’inscrit alors chez le spectateur le vague soupçon que la véritable aventure à laquelle il a été convié n’est pas le film, ce « ruban de rêves » dont parlait Orson Welles, mais sa production. Soit une litanie de chiffres sur lesquels les staffs marketing de New Line (qui a produit la trilogie) ont amplement communiqué depuis plus de quatre ans, faisant habilement monter la mayonnaise médiatique grâce aux suspects habituels (chats Internet, site distillant avec une savante parcimonie photos inédites, interviews et bandes-annonces).
Plus qu’un film, Le seigneur des anneaux peut donc se lire comme un bilan comptable. Soit donc, à ma gauche, les dépenses. Elles sont éléphantesques : 300 millions de dollars de budget pour la trilogie (filmée d’une seule foulée, ce qui permit entre autres de ne pas revoir à la hausse le cachet des acteurs, notamment Elijah Wood, devenu après le volet n°1 une star mondiale), 915 000 mètres de pellicule utilisée, 40 tailleurs, cordonniers, brodeuses et bijoutiers mobilisés pour créer les costumes, plusieurs fours à latex utilisés à plein régime pendant trois ans pour fabriquer masques et prothèses. Les gains sont à la hauteur : 860 millions de dollars pour le premier opus, 910 pour le deuxième, sans oublier les recettes que seul l’usage permet de qualifier d’annexes (franchises, éditions DVD, etc.). Une brève confrontation des deux colonnes permet de comprendre pourquoi Le seigneur des anneaux a permis au studio de s’extirper du rouge financier. De ce point de vue, Le retour du roi apparaît donc bien comme le couronnement d’une totale réussite.


Elisabeth Lequeret

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