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16/04/2004
La France reste la destination favorite des étudiants africains

(MFI) Au cours de l’année académique 2002-2003, la France a accueilli près de 95 000 étudiants africains dans ses universités. Elle demeure donc le pays le plus attractif pour les ressortissants du continent noir, titulaires de baccalauréat ou de diplômes de l’enseignement supérieur.

Les difficultés d’obtention des visas dans les consulats et ambassades de France en Afrique – présentées ces derniers mois comme de sérieux obstacles – n’ont pas découragé les étudiants de cette partie du monde. On a plutôt le sentiment qu’elles ont raffermi leur détermination à aller poursuivre leurs études dans l’Hexagone. Les chiffres officiels, rendus publics en mars par le ministère de la Coopération, sont assez révélateurs. « En 2002, la France a accueilli dans ses universités près de 95 000 Africains, soit plus de la moitié des 180 400 étudiants étrangers inscrits », indiquait Pierre-André Wiltzer, alors ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie. Le plus gros du contingent – 69 671 étudiants – vient d’Afrique sub-saharienne. Le Maghreb, lui, envoie un peu plus de 25 000 ressortissants dans les universités françaises.

La tendance est nettement à la hausse

Dans ces chiffres ne sont pas inclus les milliers d’étudiants africains qui suivent les cours d’écoles de commerce et d’établissements échappant à la tutelle du ministère de l’Education nationale, comme par exemple l’Ecole militaire de Saint-Cyr. C’est dire si le nombre d’étudiants du continent noir poursuivant leurs études supérieures dans le pays de Molière est extrêmement important, aussi bien en terme absolu que du point de vue relatif. L’on s’en rend bien compte lorsque l’on établit une comparaison avec les Etats-Unis. Au pays de l’Oncle Sam – autre grand pays d’immigration –, les Africains représentaient, en 2002-2003, moins de 7 % des 500 000 étudiants étrangers ; 33 000 Africains seulement étaient donc allés faire leurs études dans les universités américaines.
En outre, dans ces statistiques officielles, ce qui frappe le plus, c’est la tendance : elle est nettement à la hausse. En dix ans, l’on est presque passé du simple au double. En 1992-1993, selon le ministère de la Coopération, 46 921 étudiants originaires d’Afrique sub-saharienne étaient inscrits dans les universités françaises. Aujourd’hui, les étudiants africains « expatriés », c’est-à-dire qui suivent leurs études hors d’Afrique, représentent environ 10 % de l’ensemble de la population estudiantine du continent. Les raisons de cette expatriation de plus en plus massive, en direction de la France notamment, sont d’ordres académique et financier.


Plus de 32 milliards de francs CFA en faveur des étudiants africains

« Cette attractivité s’explique par les programmes de bourse dont le continent africain est le premier bénéficiaire : un boursier sur deux du Gouvernement français est en effet africain », affirme Pierre-André Wiltzer. En 2002, les postes diplomatiques de la France en Afrique ont délivré 11 000 bourses pour un montant de 50 millions d’euros, soit environ 32 milliards de F CFA. Ces bourses sont offertes aux étudiants qui remplissent un certain nombre de critères, dont le plus important est celui de l’excellence. Les bénéficiaires de bourses de coopération française sont recrutés parmi les étudiants africains les plus brillants.
Le deuxième motif du départ en masse des étudiants africains pour la France est sans aucun doute la recherche des conditions de formation optimales. L’Afrique accuse un sérieux retard sur un certain nombre de disciplines. Ces disciplines sont très développées en France. Il s’agit, par exemple, des sciences de l’ingénieur, des sciences exactes, de la médecine, de la gestion, des sciences politiques.
En outre, les diplômes délivrés par les universités françaises sont plus cotés que ceux des universités africaines. Les étudiants africains, mus par la ferme volonté d’être compétitifs sur le marché de l’emploi, partout dans le monde, sont donc persuadés que les formations données par les institutions hexagonales sont nettement plus valorisantes.
Seul problème, mais de taille : aujourd’hui, la plupart des étudiants africains qui viennent acquérir les connaissances en France ne rentrent pas chez eux. Résultat : l’Afrique ne profite presque plus de l’expatriation de ses enfants.

Gervais Nitcheu




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