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30/04/2004
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Cinéma :
L’Afrique à Cannes : le grand silence
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(MFI) Deux doyens du cinéma africain, le Sénégalais Sembène Ousmane et l’Egyptien Youssef Chahine, ont les honneurs du festival de Cannes (12-23 mai). Mais le Continent poursuit quant à lui sa traversée du désert : pour la septième année consécutive, aucun film n’aura concouru pour la Palme d’Or.
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Festival de Cannes 2004 : dix-huit films en compétition officielle, dont un documentaire et deux films d’animation. Une forte présence de l’Asie (Chine, Japon, Thaïlande, Corée du Sud), de l’Amérique latine, des Etats-Unis, de la France bien sûr. Une absence assourdissante : celle de l’Afrique subsaharienne et du Maghreb. Certes, deux doyens du Continent sont en sélection officielle. L’Egyptien Youssef Chahine, venu présenter La rage au cœur dans la section « Un certain regard », où figure également La porte du soleil, de son compatriote Yousry Nasrallah. Adaptation du livre homonyme du Libanais Elias Khoury, considéré comme le premier grand roman de l’exode palestinien, La porte du soleil doit faire l’objet d’une diffusion en plusieurs épisodes sur la chaîne franco-allemande Arte. Quant au Sénégalais Sembène Ousmane, il présente Moolaade, drame villageois centré sur la question l’excision qui constitue le second volet de sa trilogie sur les femmes.
Ces trois films ne détonnent pas dans une sélection officielle qui s’affiche cette année très centrée sur les épicentres politiques de la planète. Après Bowling for Columbine, brûlot sur le massacre du lycée de Columbine et la folie sécuritaire américaine, le documentariste Michael Moore s’empare du 11 septembre et de la guerre contre l’Irak. Le Brésilien Walter Salles présente quant à lui Diarios de motocicleta, sur les premières années de combat de Che Guevara. A la « Quinzaine des réalisateurs », l’ambiance est aussi très politisée. Le Français Nicolas Klotz donne dans La blessure sa vision de la France, « terre butée qui expulse, blesse et humilie », à travers le périple de Blandine, Africaine sans papiers, de l’aéroport de Roissy au Paris des bas quartiers et des squatts. Ailleurs, la documentariste franco-israélienne Simone Bitton livre le Mur, une méditation cinématographique sur le conflit israélo-palestinien, longeant le tracé du mur qui « éventre l’un des paysages les plus chargés d’histoire du monde, emprisonnant les uns et enfermant les autres ». Autre film israélien, sélectionné quant à lui par la « Semaine de la critique », Soif, du Palestinien Tawfik Abu Waes, est une tragédie autour d’une famille de bûcherons misérables, vivant isolés de tout. A signaler enfin, un premier long métrage marocain : Seuls les anges ne volent pas, de Mohamed Asli, sur les tribulations d’un homme contraint de s’exiler à Casablanca.
Elisabeth Lequeret
Sélection officielle
- Clean d’Olivier Assayas (France)
- Exil de Tony Gatlif (France)
- Comme un miracle de Agnès Jaoui (France)
- Shrek 2, film d’animation de Andrew Anderson, Kelly Ashbury et Conrad Vernon (Etats-Unis)
- The ladykillers de Joel et Ethan Coen avec Tom Hanks (Etats-Unis)
- La femme est l’avenir de l’homme de Hong Sang-soo (Corée du Sud)
- The life and death of Peter Sellers de Stephen Hopkins (GB)
- Nobody knows de Kore-Eda Hirokazu (Japon)
- Zivot je cudo (La vie est un miracle) d’Emir Kusturica (Bosnie)
- La nina santa de Lucrecia Martel (Argentine)
- Fahrenheit 9/11 de Michael Moore (Etats-Unis)
- Innocence, film d’animation de Oshii Mamoru (Japon)
- Old boy de Park Chan-wook (Corée du Sud)
- Diarios de motocicleta de Walter Salles (Brésil)
- Le conseguenze dell’amore de Paolo Sorrentino (Italie)
- Tropical malady de Apichatpong Weerasethakul (Thaïlande)
- Die fetten jahre sind vorbei (Edukators) de Hans Weingartner (Allemagne)
- 2046 de Wong Kai-wai (Chine)
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