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09/07/2004
Chronique musique

Paris Barbès Tour : le CD

(MFI) A l’occasion de la deuxième édition du Paris Barbès Tour (qui a rassemblé fin mai dans les quartiers nord-est de Paris près de 15 000 personnes), l’équipe de Bougnoule Connexion a décidé de poursuivre la fête en proposant un double album : Le Son des Nouveaux bleds urbains (Night & Day). Autour d’un concept ambitieux – montrer l’influence des musiques africaines et orientales sur les musiques urbaines – ils ont réuni autour de 27 titres dont 10 inédits des artistes aussi divers que Khaled, Amadou et Mariam, DJ Dolores ou Ali Boulo Santo. Dans cette succession d’atmosphères insolites, métisses et foisonnantes, on retiendra Digital Bled fusionnant rythmes traditionnels de tous horizons, trip-hop et dub, U-Cef, DJ marocain installé à Londres, qui mêle hip hop, jungle, beats funky et sonorités marocaines. Dans un autre registre, ses compatriotes, les deux frères Defouad du groupe Bin Obin, proposent le savoureux « Mamadi », hymne à la paresse servi par un langage truculent et novateur.

Falloug Dieng : l’ambianceur mbalax

(MFI) Aujourd’hui, le mbalax nouvelle génération se nomme Fallou Dieng. Lors de ses apparitions sur la RTS2, la toute nouvelle chaîne télévisée musicale lancée par El Hadj Ndiaye, le directeur de Studio 2000 à Dakar, toutes les « disquettes » (minettes) de Dakar tombent en pâmoison. Il faut dire que Fallou Dieng, s’il n’est pas d’une originalité musicale confondante, est le roi de l’ambiance et le créateur de nombreuses danses à la mode dont le dioxogn-bi et le tiopett. Né à l’aube de l’indépendance, cet enfant de Dakar a sorti en compagnie du Dakar Loisirs Club une pléthore d’œuvres discographiques dont Médina (Stern/2002). Cet hommage au quartier de son enfance qui lui a valu sa première distribution et reconnaissance internationales est aujourd’hui suivi de Licii Jamono (« Ce qui se passe dans ce monde »). Nominé aux Koras en 2001 (avec l’album Xarnu-Bi) et au prix de la Francophonie en 2004, ce symbole de la nouvelle génération mbalax rend ici hommage à Serigne Bamba Mbacké (Amadou Bamba), fondateur du mouridisme, confrérie musulmane sénégalaise et à Serigne Fallou Mbacké, le fils de ce dernier, dont il porte le prénom.

Le retour de Morabeza records

(MFI) Avec la sortie des albums de Jorge Humberto et de Loutchinha, le label Morabeza Records signe sa renaissance officielle. Relancé voici quelques années par Elisio Lopes, neveu de Joao Silva « Djunga D’Biluca », c’est tout un pan de l’histoire de la musique capverdienne qui refait surface. Fondé en 1966 à Rotterdam par celui qui fut le premier producteur natif de l’archipel, Morabeza Records fut inauguré par le groupe pionnier Voz di Cabo Verde. Djunga D’Biluca signe ensuite l’Angolais Bonga, puis le chanteur de mornas Bana et bien d’autres. Mais la politique rattrape bientôt ce militant actif du PAIGC qui devient consul du Cap-Vert aux Pays-Bas à l’indépendance. Ses obligations officielles, qu’il mène de front avec son activité, auront bientôt raison du label qui décline peu à peu pour s’arrêter dans les années 1980. Depuis sa renaissance, Morabeza Records a produit la chanteuse Mariana Ramos, fille de Toy Ramos (guitariste de Voz di Cabo Verde) et nièce de Djunga D’Biluca ainsi qu’Orlando Pantera, fondateur du new batuque et auteur-compositeur majeur disparu tragiquement à l’âge de 33 ans. Installé aujourd’hui dans la capitale française, le label mythique a choisi pour son retour médiatique de produire Jorge Humberto, le poète de Mindelo, célèbre pour son art des métaphores en créole et ses réflexions existentielles, et Loutchinha, dont le timbre grave et la voix généreuse de contralto porte des mornas enjouées et des coladeiras sensuelles et exubérantes.

Réunion : hommage à Jean Albany

(MFI) Depuis plusieurs années, la Réunion se penche sur son patrimoine grâce notamment au label Takamba (du Pôle Régional des Musiques Actuelles) dirigé par Alain Courbis. Mais c’est aujourd’hui l’initiative de la chanteuse Anne Sadala qui retient toute l’attention. Amie et interprète du poète chansonnier Jean Albany (disparu en 1984), elle a dépensé argent et énergie pour lui rendre hommage dans Aum (Oasis), un album de 17 titres. Cet inventeur de la poésie moderne réunionnaise et du concept de créolie qui vécut à Saint-Germain-des-Prés et côtoya Audiberti attendait cet hommage depuis trente ans. Sous la direction musicale de Dominique Payet, on peut ainsi écouter les adaptations de « Femm’ sans chemise », « Manapany », « Si mi souviens », « Bouillon brède », « Tourne autour sang dragon ». « La rêverie est explicitement un moyen de vivre dans l’exil », disait Jean Albany. Merci à tous ses amis pour cette précieuse initiative.

Conexoes : rencontre du Brésil et de l’Afrique

(MFI) Quand un sambiste réputé, Martinho da Vila, invite quelques amis africains à chanter (Julia Saar, Sally Nyolo, Valérie Belinga, Olyza Zanati), c’est un rêve vieux de vingt ans qu’il réalise. Conexoes (Lusafrica/BMG) est le 37e album de cet artiste prolifique (plus de 400 chansons composées), personnage-clé de la samba au Brésil et aujourd’hui président d’honneur de Unidos de Vila Isabel, berceau de la samba carioca. Mais ce folkloriste, africaniste, écrivain, spécialiste en lusophonie est avant tout un symbole vivant de la richesse culturelle du Brésil. Les sambas enredo qu’il compose habituellement pour le défilé du Sambadrome de Rio de Janeiro ont cette chaleur entraînante et cette polyrythmie joyeuse ou teintée de saudade qui ont contribué à faire du carnaval de Rio une attraction planétaire. Quand il parle des femmes « osées, timides, femmes de guerre ou de paix, femmes confuses ou intelligentes », il surfe également sur la tendresse et la sensualité mais reprend bien vite sa verve rythmique et ses éclats de rire cuivrés dans « Onega », un duo avec Sally Nyolo ou dans « Lentement » aux accents MPB (musique populaire brésilienne). Cet animateur social qui s’occupe des enfants des favelas est aussi un amoureux de la langue française et un admirateur de Charles Aznavour, dont il interprète ici « La Bohême » dans une version « batuqueira » limpide et intimiste, bercée par l’accordéon et les violons.

Sylvie Clerfeuille

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