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17/09/2004
Une tornade noire à Hollywood

(MFI) Toutes griffes dehors, elle défend la veuve et l’orphelin : Halle Berry est l’héroïne de Catwoman, dernier long métrage du Français Pitof et super-production hollywoodienne de la rentrée. Depuis son Oscar, obtenu en 2002 pour son rôle dans A l’ombre de la haine, l’actrice est enfin sortie des rôles de cruche black et glamour auxquels son passé d’ancien mannequin semblait la condamner.

A Hollywood, tous les chats ne sont pas gris. Après la blonde Kim Basinger (Batman, 1989), c’est au tour de la métisse Halle [prononcer Ha-Li] Berry d’endosser la combinaison de Catwoman. Dirigé par le Français Pitof, spécialiste des effets spéciaux (Vidocq), Catwoman a fait ses griffes aux Etats-Unis (40 millions de dollars au box-office) avant d’attaquer le reste du monde (débarquement prévu en France le 8 septembre) : 104 minutes d’action, de cascades et d’effets spéciaux pour montrer comment une petite styliste effacée et maladivement timide se transforme en féline redresseuse de torts pour démasquer son patron, un ignoble fabriquant de cosmétiques (Lambert Wilson, décidément abonné depuis Matrix aux rôles de dandies psychopathes) sur le point de défigurer des millions de femmes pour quelques dollars de plus.
Parfaitement carrossé pour satisfaire son public, Catwoman offre aussi la preuve que Halle Berry a enfin gagné son pari. A 38 ans, cette ancienne Miss Ohio a enfin rejoint le club des valeurs sûres hollywoodiennes, capables de porter sur leurs – sculpturales – épaules des blockbusters de plusieurs dizaines de millions de dollars. Tout n’a pourtant pas été évident pour cette fille de Cleveland née d’une mère blanche et d’un père black porté aux abonnés absents. Ses débuts sont aussi difficiles qu’erratiques : reine de beauté, apprentie-journaliste (trop timide, elle décroche dès sa première interview), puis mannequin, enfin, figure emblématique des cosmétiques Revlon.
En 1989, elle décroche un petit rôle dans la sitcom Living Dolls, puis dans la série télé Côte Ouest. Carrière en zig zag, mais toujours cantonnée aux petits rôles : défoncée au crack dans Jungle fever, petite amie d’Eddie Murphy dans Boomerang, elle traverse d’improbables navets (Le dernier Boy Scout, Executive Decision, Bulworth), puis se transforme en James Bond girl lanceuse de couteaux dans Meurs un autre jour avant d’être Storm, la femme-tempête de X-Men2. En 2000, elle accepte un rôle dans Opération Espadon pour la perspective de donner la réplique à Travolta et aussi « parce que j’étais très contente que le script ne mentionne nulle part si mon personnage était noir ou blanc ». Hélas, la seule la seule révélation du film est sa poitrine (qu’elle a jolie et café au lait).


La troisième actrice noire à recevoir l’Oscar

En 2001, on lui propose d’être l’héroïne d’A l’ombre de la haine, histoire d’une femme noire qui tombe amoureuse du gardien de prison (blanc et raciste) qui a mis fin à la vie de son ex. Mélo sans scrupules qu’elle dit avoir choisi parce que « Leticia est l’incarnation du combat des femmes noires dans les ghettos. C’est une survivante. Je suis très fière de ce rôle, mais je veux aussi pouvoir interpréter des personnages qui ne se réduisent pas à la couleur de leur peau comme dans ce James Bond. » Paradoxe, ce rôle qui la replonge dans le ghetto communautaire va quelques mois plus tard la propulser sur le devant de la scène : le 24 mars 2004, elle est la troisième actrice noire (après Hattie McDaniel et Whoopi Goldberg) à recevoir l’Oscar. Le fait est rarissime. Si les Noirs représentent le quart du box-office, ils ne constituent que 4 % des 5 700 membres de l’Académie qui attribuent la prestigieuse statuette : avant Halle Berry, sur les 278 Oscars distribués depuis 1929, 6 seulement étaient revenus à des Afro-Américains.
Une victoire donc, dont elle est mieux à même que quiconque de savourer le prix, elle qui, élevée dans la sudiste Atlanta, a connu le racisme et les insultes : « Les gosses du quartier me laissaient souvent des gâteaux dans la boîte aux lettres. Des gâteaux Oreo, noirs à l’extérieur et blancs à l’intérieur : c’était une insulte ». Ancienne gosse de pauvres, elle vient d’entrer avec Catwoman dans le club très fermé des actrices à 20 millions de dollars le rôle. Ex-starlette, elle a créé sa propre maison de production, veut y tourner des films sur « la condition féminine, les SDF, les quartiers difficiles ». Sérieuse ? Pas trop, tout de même : « J’ai débuté, enfant, en jouant dans Le magicien d’Oz. Il m’en est restée une certaine croyance dans la magie de la vie… »


Elisabeth Lequeret

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