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24/12/2004
Chronique Musique

Bembeya jazz : les années magiques

(MFI) Attachée à préserver la mémoire de l’Afrique des années 1960, la maison anglaise Stern vient de ressortir un double album du Bembeya Jazz, The Syliphone years, une compilation de 26 titres dont quelques live représentant la période la plus créative du groupe. Après le Ghana de Nkwame Nkrumah, c’est la Guinée qui, à travers sa musique, incarnait à l’époque l’expression d’une certaine culture moderne, militante et panafricaine. Fer de lance de la « politique culturelle » de Sekou Touré, Le Bembeya, devenu rang d’orchestre national en 1966, exprimait dans une musique moderne mandingue fusionnant les rythmes guinéens, les vieux airs du Mandé et la rumba cubaine, l’exubérance d’une indépendance toute fraîche. L’improvisation est de rigueur dans ces « conversations musicales » somptueuses entre le trompettiste Mohammed Achken Kaba, le mythique guitariste soliste Sekou « Bembeya Diabaté » et le chanteur soliste Aboubacar Demba Camara : sa mort accidentelle, survenue à Dakar, en 1973, a entraîné le déclin du groupe qui n’a réussi son come-back qu’au milieu des années 1980.

Changement de régime pour Jaojoby

(MFI) Après une tournée mondiale montée par son label Marabi, Jaojoby sort l’album Malagasy (Marabi music), un rappel de l’histoire de son île. Le titre-phare est une référence à une guerre fratricide qui déchira au XVIIIe siècle deux dynasties sakalava, les Bemazava et les Bemihisatra. Mais il est surtout un rappel de la campagne présidentielle houleuse de 2001/2002 qui opposa le président sortant Ratsiraka et Marc Ravalomana, le président actuel. Enregistré au Batofou (Saint-Pierre de la Réunion), l’un des hauts lieux de la culture et du brassage réunionnais, Malagasy est un album tout en énergie qui lésine pas sur la couleur rock. Le salegy est avant tout synonyme de transe collective et Jaojoby peut tenir le rythme jusqu’à cinq heures de suite. Cet enregistrement réunionnais a permis la rencontre fructueuse et collective de quelques talents réunionnais dont la grande voix du maloya Granmou Lélé et le saxophoniste Prof Jah Pinpin. Une rencontre moins douloureuse mais tout aussi explosive que celle qui présida à la naissance d’un autre style : le maloya, né à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle du croisement des rythmes des esclaves malgaches et mozambicains dans les premiers camps de travail de l’île.

Les Orientales : un hymne à l’Algérie heureuse

(MFI) Il semble que flotte un air de nostalgie dans la production musicale actuelle. Ainsi des Orientales (MK2 music), une oeuvre dans laquelle Gil Aniorte-Paz, petit-fils d’Espagnols d’Oran, le groupe marseillais Barrio Chino et l’Orchestre à cordes de la Radio Algérienne ont entrepris de redonner vie à un répertoire musical en vogue dans les années 1940 à 1960. « A la fin des années 1920, aidés par certains mouvements intellectuels qui demandaient le droit à l’émancipation, les musiciens se sont initiés aux méthodes musicales universelles. Grâce à leur héritage arabo-andalou, ils ont créé un music hall typiquement algérien chanté en arabe et puisant dans cet héritage ». Sur des titres de Lili Boniche, Maurice El Medioni, Farid el Atrache et des morceaux de la tradition comme « Ana Fi l’houb », « Haramtou bik Nouâassi» ou « Sidi h’bibi », l’équipe a su préserver une tonalité andalouse tout en proposant des incursions latines (tango, cha cha, rumba espagnole, flamenco).

Quand le R&B des banlieues francaises rencontre le rap ivoirien

(MFI) Après le succès d’estime de leur premier opus, Entretien avec un vampire, revoici le groupe Facteur X dans une œuvre aux couleurs caraïbes et orientales, Le Bon, la Brute et le Truand (Nouvelle Donne/BMG). De la rencontre de ses trois artistes solistes est né un style entre Rhythm and Blues et rap qui leur a ouvert les portes de l’Europe et de l’Afrique : Bénin, Burkina Faso, Ghana, Sénégal, Gabon et Cameroun. Inspirés par Marvin Gaye, Otis Reading, D’Angelo et Ghostface Killer, « le bon » (Kamnouze), « la brute » (Ol Kainry) et « le truand » (Jango Jack) proposent un album aux couleurs caraïbes et orientales. Le trio se penche sur les problèmes de l’immigration. Dans le titre « Dja Foule » aux ambiances zouk, on retrouve le groupe-phare du rap ivoirien, Les Garagistes : une envie de collaboration que nourrissait depuis longtemps facteur après l’accueil chaleureux reçu lors de leur tournée continentale.

Karim Ziad : l’africanité retrouvée

(MFI) Après un premier album (Ifrikya, 2001) où se télescopaient harmonies jazz, style arabo-berbère et transe funky, revoici Karim Ziad dans un deuxième opus en quête d’africanité. Batteur de Cheb Mami et de Joe Zawinul, cet enfant de l’Algérie des année 1980 s’est nourri d’arabo-andalou aussi bien que de rock. Ces rencontres aboutissent à une musique très métissée dans laquelle se bousculent une foule d’invités prestigieux comme Oumou Sangaré, le pianiste Boyan Z, le bassiste Michel Alibo et le guitariste Nguyen Lê. Album foisonnant, Chabiba nous déconcerte par son exubérance et ses variations rythmiques, mélodiques et instrumentales.

Sylvie Clerfeuille

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