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28/10/2005
Psychologie : les femmes pensent-elles trop ?

(MFI) Ressasser pendant des heures des pensées, des expériences, des sentiments négatifs : pour Susan Nolen-Hoeksema, ce trait de personnalité est le propre des femmes. Dans un petit livre pratique au titre insolent, cette psychiatre tente d’en démasquer les mécanismes et de proposer quelques parades.

Vous restez parfois éveillée toute la nuit en songeant à la façon dont vous pourriez mieux faire. Vous vous posez d’innombrables questions sur vos choix professionnels en regrettant les erreurs commises. Vous avez du mal à dépasser les traumatismes du passé. Quant à l’énergie que vous dépensez en anticipant des problèmes à venir, elle est tout bonnement colossale. Pour Susan Nolen-Hoeksema, vous êtes victimes d’overthinking. En d’autres termes : vous pensez trop.
Si les lignes qui précèdent sont rédigées au féminin, c’est que, selon cette psychiatre américaine, les femmes sont bien plus fréquemment que les hommes sujettes à ce genre de ruminations intempestives. « Les femmes et les hommes ont une façon très différente de se définir par rapport au monde extérieur. (…) Leur image d’elle-même est trop souvent fondée sur les opinions d’autrui. Elles décortiquent en permanence l’état de leurs relations et s’angoissent au moindre petit changement. A trop vouloir rendre les autres heureux, elles s’oublient. » En d’autres termes, elles souffrent d’une trop forte implication émotionnelle : « Lorsqu’on se définit trop par rapport à autrui, on prend le risque d’être constamment à la merci des hauts et des bas qui régissent toute relation. »
Oubliez vos amies : partager vos soucis avec elles ne ferait, à en croire Nolen-Hoeksema, que favoriser l’overthinking. L’introspection, si valorisée de nos jours, ne se conçoit selon elle qu’à faibles doses, car : « vous avez l’impression de regarder vos problèmes en face, alors que c’est l’introspection elle-même qui les attise ».
Des solutions ? Il y en a. Faire du sport, accomplir une tache domestique, se concentrer sur la préparation d’un gâteau ou d’un plat compliqué, travailler au jardin : autant de ruses préconisées par Nolen-Hoeksema pour se débarrasser des idées négatives. Et si vous souffrez d’insomnies, mieux vaut quitter votre chambre et sortir prendre l’air, lire quelques dizaines de minutes, que broyer du noir au fond de son lit.

Elisabeth Lequeret


Extrait
Un homme, une femme, un problème…


« En compagnie de la psychologue Tomi-Ann Roberts du Colorado College, j’ai réalisé une étude sur la perception qu’avaient les hommes et les femmes de l’analyse de leur performance. Nous leur avons demandé de résoudre un problème géométrique assez complexe, puis sans tenir compte des résultats, nous avons porté au hasard deux jugements à voix haute : « Vous avez mieux réussi que vos collègues » ou « Vous avez moins bien réussi que les autres ». Les hommes sont parvenus à se focaliser sur l’opinion positive en s’empressant de chasser la négative, celle qui les dérangeait le plus. Finalement, ils se sont montrés capables de garder une bonne image d’eux-mêmes sans se soucier de la véracité des résultats. Les femmes, elles, ont pris au pied de la lettre les deux verdicts pourtant opposés, se concentrant essentiellement sur le plus critique. Leur moral est très nettement descendu à la suite de cette évaluation. »

Pourquoi les femmes se prennent la tête ? Susan Nolen-Hoeksema, JC Lattès, 250 pages.



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