accueilradio  actualités  musique  langue française  presse  pro
radio
Liste des rubriques
MFI HEBDO: Culture Société Liste des articles

25/11/2005
Internet à l’heure de la crise en Côte d’Ivoire

(MFI) Les Ivoiriens surfent de plus en plus. Assez peu à domicile, étant donné les coûts élevés d’équipement et de connexion. Davantage dans les cybercafés, qui ont fleuri dans tout le pays, y compris en zone rebelle, où Internet garantit un moyen de garder un contact avec le Sud.

Que ce soit à Bouaké ou à Abidjan, plusieurs gérants de cybercafés déclarent actuellement, selon la presse ivoirienne, un chiffre d’affaires mensuel qui frise ou dépasse le million de francs CFA. Impossible, en revanche, d’obtenir des chiffres récents sur l’utilisation du web en Côte d’Ivoire. Les sources manquent sur le niveau de connexion de ce pays coupé en deux depuis septembre 2002. Fin 2003, l’observatoire de l’Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire faisait état de près de 12 000 abonnés et 300 000 utilisateurs. Un chiffre corroboré par la Banque mondiale, qui constatait une multiplication par six, en trois ans, du nombre d’internautes, passé de 42 660 en 2000 à 241 920 en 2003.
Aujourd’hui, l’affluence dans les cybers est notable. Dans tout Abidjan, il est des moments de la journée où il faut patiemment attendre son tour. L’heure coûte en moyenne 500 francs CFA (70 centimes d’euros), mais même à 1 500 FCFA l’heure, on se bouscule à Cap Sud, superbe centre commercial dans le quartier de Marcory, pour avoir accès au web. En effet, la classe moyenne ivoirienne est rarement équipée d’ordinateurs, de lignes téléphoniques ou d’un accès Internet, en raison de coûts élevés. La prestation basique, internet + téléphone dix heures par mois, est facturée 19 500 FCFA par mois – sans compter les 14 750 FCFA de mise en service. Un luxe pour les Ivoiriens dont le salaire minimum avoisine les 37 000 FCFA. On se doute alors que la publicité pour l’ADSL « extra large » (un débit de deux méga-octets pour 159 000 FCFA par mois) n’est destinée qu’aux revenus les plus élevés.
L’offre est tout de même tentante, tant les problèmes de réseau et d’équipement sont criants. Près de dix ans après l’arrivée d’Internet en Côte d’Ivoire, sur les 500 cybers recensés à Abidjan par l’association Coopération-Solidarité-Développement-PTT, certains disposent uniquement de machines sans ports USB, pourtant nécessaires pour brancher les « clés » qui remplacent peu à peu les disquettes. Aviso, fournisseur d’accès de Côte d’Ivoire Télécom, publie régulièrement sur son site des excuses pour les « problèmes techniques » entraînant des coupures durant parfois la journée entière.


Près de 1 500 noms de domaines en «.ci » attribués en dix ans

Malgré tout, la Côte d’Ivoire se fait sa place sur la toile. Selon le Network Information Center-Côte d’Ivoire, 1 500 noms de domaines en «.ci » ont été attribués en dix ans. Intéressées par les retombées économiques et médiatiques, les autorités soutiennent le projet de création d’une zone franche des technologies (voir encadré). Au plus fort des tensions avec Paris, en novembre 2004, le chef de l’Etat acceptait de participer à un forum sur le site internet du Nouvel Observateur, pour « parler aux Français ». Depuis, la présidence a accentué ses efforts de cyber-communication. Le 4 novembre 2005, jour d’une visite du président nigérian Olusegun Obansanjo, le compte-rendu de sa conférence de presse était en ligne le soir même.
Si la soif d’information peut s’épancher en ligne – c’est le lundi qui a suivi la « neutralisation » de l’aviation de l’armée loyaliste le 6 novembre 2004 qu’Abidjan.net a fait son meilleur score –, ce n’est pas ce qui intéresse prioritairement les jeunes internautes. Scotchés devant l’écran des heures durant, ils chatent sur Tchatche.com et… draguent. « Les filles comme les garçons », affirme le gérant d’Akwaba.com, à la Riviera III. Et ce, de 8h du matin jusqu’à 21h, comme au cyber de l’amicale des Rosiers installé à la Riviera Palmeraie.

Laure Gnagbé


Abidjan.net, un véritable succès… difficile à quantifier

(MFI) Ils n’ont pas trente ans et avancent le chiffre de 5 millions de visites par mois. Daniel Haouassa et Jil-Alexandre N’Dia, qui vivent aux Etats-Unis, ont lancé leur site internet en 1998. Abidjan.net présente chaque jour les Unes et articles de dix quotidiens ivoiriens mais aussi une revue de presse internationale fournie. L’interactivité est une force du site, réputé pour sa rubrique « lancer une rumeur » comme pour ses petites annonces de rencontres. Il fédère une véritable communauté de « Babinautes » qui y publient aussi bien des appels à la réconciliation que des recettes de cuisine. Selon le site américain de statistiques Alexa, Abidjan.net est le deuxième site le plus visité en Afrique francophone, derrière le marocain Menara. Une aubaine pour les annonceurs… Les deux fondateurs, qui gardent le silence sur leurs recettes publicitaires et leur chiffre d’affaires, comptent encore améliorer leurs services en ouvrant un bureau au Ghana et, pourquoi pas, en France…

L. G.


La Côte d’Ivoire veut son « village des Technologies »

(MFI) Une Silicon Valley sur la côte ivoirienne… C’est ce dont rêve le président Laurent Gbagbo qui a créé, en 2004, un commissariat général chargé de la mise en œuvre d’une Zone franche de la biotechnologie, des technologies de l’information et de la communication. La ZBTIC compte attirer une centaine d’entreprises à l’horizon 2015 grâce à des conditions fiscales attractives, par exemple l’exemption de tout impôt sur le revenu pendant les cinq premières années d’activité… Chaque entreprise jouira de la liberté d’embauche, mais si le personnel est composé de 75 % d’Ivoiriens, elle bénéficiera d’une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 50 %. Grand Bassam, à une vingtaine de kilomètres d’Abidjan, a été choisie comme site d’implantation. Le Village des technologies de l’information et de la biotechnologie devrait s’y étendre sur 300 à 500 hectares et comprendre notamment un hôtel de standing et son centre commercial. Les initiateurs du projet tablent sur 200 millions de dollars US d’investissements. La date de lancement dépend du temps qu’il faudra pour les rassembler.

L. G.




retour

Qui sommes nous ?

Nos engagements

Les Filiales

RMC Moyen Orient

Radio Paris-Lisbonne

Delta RFI

RFI Sofia