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22/12/2005
Un monde meilleur est-il possible ?

(MFI) Sur une planète où les raisons de désespérer ne manquent pas, des hommes ont choisi d’offrir à leurs semblables de nouvelles perspectives d’avenir. L’expérience prouve que leurs utopies ont fait corps avec la réalité.

David Bronstein, journaliste canadien vivant aux Etats-Unis, est depuis longtemps passionné par ceux qu’il appelle les entrepreneurs sociaux. Déjà auteur d’un ouvrage consacré à la célèbre banque des pauvres (The Price of a dream : The Story of the Grameen Bank), il s’intéresse cette fois à ceux qui se donnent le pouvoir de changer le monde par la seule force de leurs idées novatrices. Comment changer le monde ? Dresse une série de portraits d’hommes et de femmes qui, à force de persévérance, sont parvenus à apporter à des communautés dans le besoin ce que les pouvoirs publics n’étaient pas ou plus en mesure de leur offrir, et bien souvent sans le concours de ces derniers. Ces nouveaux acteurs interviennent dans tous les domaines où les carences de l’Etat conduisent les populations à la misère. Infrastructure, social, santé : pas un domaine ne les rebute quand il s’agit de redonner l’espoir aux déshérités de la planète.

De l’électricité dans une boite de lait condensé

Au Brésil un jeune ingénieur agronome du nom de Fabio Rosa, pionnier du genre, a lancé au début des années 1980 un projet d’électrification à moindre coût dans l’Etat du Rio Grande do Sul. L’électricité était la clé de l’irrigation des cultures et du développement des activités des paysans locaux. Mais les infrastructures étaient quasi inexistantes dans la région et la Companhia Estadal de Energia Eléctrica (CEEE) bien peu désireuse d’investir pour des clients qui ne seraient peut-être pas capables de payer le service. Fabio Rosa a imaginé un système d’électricité monophasé, peu coûteux et facile à mettre en œuvre. Un transformateur pouvait se fabriquer avec une boite de lait condensé. En dépit des embûches et de quelques échecs, le jeune entrepreneur a réussi à mener à bien ce projet et les suivants qui ont débouché sur un véritable développement économique du Brésil rural.
En Inde, Jeroo Bilimoriaa a lancé un service d’assistance téléphonique pour les enfants des rues. Créé en 1996, Childline, qui fonctionne 24/24 h, reçoit aujourd’hui près d’un million d’appels par an. La Sud-Africaine Veronika Khosa a été émue par la situation des malades du sida dans les townships et s’efforce avec sa société de soins gratuits Tateni de venir en aide aux malades isolés ou rejetés par leur famille.
Point commun à tous ces entrepreneurs : ils ont dû convaincre des bailleurs de fonds de les aider et les institutions de les laisser travailler. On partagera volontiers l’admiration que leur porte l’auteur. On ne peut cependant s’empêcher de s’interroger sur les raisons qui ont conduit les populations secourues à un tel état d’abandon.

Les nouveaux utopistes

Aux côtés des entrepreneurs sociaux, et à l’autre extrémité de la chaîne économique, se tiennent ceux que le journaliste Sylvain Allemand a baptisé les « nouveaux utopistes de l’économie ». Pour ces derniers, l’alternative au modèle capitaliste classique consiste à inventer ou à retrouver de nouveaux modèles de production et d’échange. Notons qu’il s’agit souvent de faire preuve de bon sens, matière qui ne semble pas figurer au programme des grandes écoles de commerce de cette planète.
On peut désormais produire, investir, épargner, entreprendre, consommer ou voyager en appliquant de nouvelles règles. Le développement à tout prix n’est pas une fatalité et les différents témoignages prouvent que l’imagination est en mesure de prendre le pouvoir chez ceux qui refusent de sacrifier l’avenir sur l’autel de la consommation immédiate. L’ouvrage propose des réflexions sur des thèmes aussi divers que l’écologie, le microcrédit, le commerce équitable ou l’entrepreneuriat. Chaque thème est illustré par un entretien, un récit et une rubrique qui regroupe « Mots-clés, acteurs-clés, et bibliographie ». Une manière simple et efficace de faire le point sur ce que nous savons ou croyons savoir des manières alternatives de produire et de consommer.

Comment changer le monde ? David Bornstein, La Découverte, 302 pages.
Les nouveaux utopistes de l’économie, Sylvain Allemand, Autrement, 253 pages.

Geneviève Fidani


Mondialisés et heureux de l’être

(MFI) La mondialisation est-elle la meilleure ou la pire des choses ? Tout dépend d’où l’on se place pour considérer la question répond, non sans malice, Jackie Assayag, directeur de recherche au CNRS et chercheur associé à l’EHESS. Et de prendre pour exemple le cas de l’Inde, qui pour s’être ouverte au monde et aux échanges depuis deux décennies environ, se trouve aujourd’hui en passe de devenir une puissance économique mondiale. Développant ses arguments autour de cinq thèmes principaux (histoire et géographie de la modernité, marché de la beauté et statut du corps féminin, expansion et recomposition de classes moyennes, croissance de l’industrie high-tech et mutation de l’agriculture), l’auteur nous présente un pays en passe de se réapproprier son passé sans craindre de s’ouvrir sur le monde et sans rejeter la modernité. Cessons, nous dit-il, de considérer l’Europe comme le centre du monde : elle n’en est plus aujourd’hui qu’une province et son point de vue sur les mutations en cours n’est plus référence absolue. L’émergence de l’Inde et de la Chine, l’un de ses premiers partenaires économiques, déplaceront dans les années à venir le centre de gravité économique du monde. C’est à cette perspective qu’il faut se préparer. Un essai revigorant pour tous ceux qui croient en la force des pays émergents.

La mondialisation vue d’ailleurs, Jackie Assayag, Seuil, 295 pages.

G. F.




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