(MFI) Produite par une société ivoirienne, Cache Cache d’amour est le premier volet d’une collection qui entend bien faire rêver les Africaines du Continent et d’ailleurs. Pour l’instant, elle a été diffusée en Côte d’Ivoire, au Mali et au Burkina Faso. Porsches, somptueuses villas à piscine, montres et bijoux de prix, buildings scintillants et champagne à tous les étages : l’Afrique telle que la montre Cache Cache d’amour est aux antipodes de celle d’ordinaire présentée par les médias (occidentaux en tout cas). Soit d’un côté le misérabilisme tous azimuts (sida, famines et coups d’Etat) et, de l’autre, les vertus de « l’Afrique éternelle » : enfants jouant dans la poussière, poules affolées, grands pères débonnaires et cérémonies traditionnelles. Produit par la société ivoirienne Dialogue production, Cache Cache d’amour veut être le premier volet d’une collection inspirée des romans de la collection Adoras. Edité par les Nouvelles éditions ivoiriennes (NEI, une filiale du groupe Hachette), Adoras se veut un décalque africain de la célèbre collection Harlequin qui fait rêver depuis des décennies les midinettes du monde entier. Autant dire que le cadre est scrupuleusement défini : de l’Afrique en général (et de la Côte d’Ivoire en particulier), on ne verra ici que la frange la plus dorée, les quartiers les plus huppés, les habitants les plus aisés. Tout ceci saute aux yeux dès les premières images de Cache Cache d’amour. De quoi est–il question ? D’une belle jeune fille de la bonne société abidjanaise que ses parents obligent, pour raisons d’affaires, à épouser un garçon tout aussi beau, riche et bien éduqué. Obligée d’abandonner ses études et d’apprendre en catastrophe à faire la cuisine (dès le premier petit déjeuner à deux, il lui précise qu’il adore le foutou et la sauce arachide, et qu’il est hors de question d’embaucher un cuisinier), Miriam découvre aussi très vite que son mari Ismaël a une conception très personnelle de la fidélité : s’il lui demande de rester chez elle toute la journée (« Je n'aime pas les femmes qui sortent »), lui ne se prive pas de voir d’autres femmes et pousse la provocation jusqu’à inviter une belle « amie » camerounaise à venir passer quelques jours dans la villa conjugale. Même s’il est filmé au plus efficace, avec des comédiens au jeu très approximatif, tout laisse supposer que Cache Cache d’amour (et les épisodes suivants) peuvent rassembler une jolie audience en Afrique et auprès des Africains de la diaspora. Sur les chaînes spécialisées, sous forme de cassettes, dans les salles ? Pour l’instant rien n’est tranché. Réalisé pour 800 000 FF (avec une aide de 80 000 FF de l’Agence de la francophonie), Cache Cache a été vendu à Canal France International (CFI), mais il est clair que sa maison de production devra trouver d’autres sources de financement pour que la suite (cinq ou six épisodes sont prévus) puisse voir le jour. Actuellement, le prochain film de la collection, Le pari de l’amour, est en préparation de tournage sur Abidjan, Dakar et Paris. Il devrait être dialogué en français et en anglais, avec des partenaires français et sud-africains.
Elisabeth Lequeret
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